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matotchka, laissez cela, soyez raisonnable, et renoncez à des lubies insensées ! J’irai vous voir, et cela d’ici à très-peu de temps ; mais, en revanche, permettez-moi de vous le déclarer franchement et sans détours : ce n’est pas bien, douchetchka, ce n’est pas bien du tout ! Sans doute je n’ai pas d’instruction, je sais moi-même que je ne suis pas un homme instruit, et qu’on n’a pas dépensé gros pour mon éducation ; mais ce n’est pas de cela que je veux parler, il ne s’agit pas de moi ici, c’est Ratazaïeff que je veux défendre, soit dit sans vouloir vous déplaire. Il est mon ami, voilà pourquoi je prends sa défense. Il écrit très-bien, très, très-bien, je le répète. Je ne suis pas d’accord avec vous, et il m’est impossible de partager votre avis. C’est écrit d’un style fleuri, saccadé, plein de figures ; il y a diverses pensées ; c’est très-bien ! Vous avez peut-être lu cela froidement, Varinka, ou bien vous étiez alors de mauvaise humeur ; Fédora vous avait donné quelque sujet de mécontentement, il y avait chez vous quelque chose qui n’allait pas. Non, lisez cela avec sentiment, quand vous serez gaie, contente, quand vous vous trouverez dans une disposition d’esprit agréable, tenez, par exemple, lorsque vous aurez