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IX

Hardiment et librement, dans ma maison
Entre en maîtresse absolue.


J’étais anéanti devant elle, bafoué, honteusement confus et, il me semble que je souriais, faisant tous mes efforts pour refermer les pans de ma robe de chambre ouatée, loqueteuse… En un mot, exactement, comme je me l’étais représenté dernièrement, dans un moment de découragement. Apollon resta avec nous quelques instants, puis s’en alla. Mais cela ne me soulagea pas. Le pire, c’est qu’elle aussi s’était soudain intimidée, tellement, que je ne m’y attendais point. Certainement, c’était en me voyant.

— Assieds-toi, dis-je machinalement, et je lui approchai une chaise auprès de la table ; moi-même je me mis sur le canapé. Elle s’assit aussitôt docilement, me regardant de tous ses yeux et évidemment attendant quelque chose de moi. Cette