Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je vous remercie.

Il était très offensé et avait même pâli.

— Diantre ! rugit Troudolubov, frappant la table de son poing.

— Mais non, monsieur, on donne des gifles pour cela ! glapit Ferfîtchkine.

— Il faut le chasser ! grogna Simonov.

— Pas un mot, messieurs, pas un geste ! cria Zverkov majestueusement en calmant l’indignation générale. Je vous remercie tous, mais je saurai lui prouver quel prix je donne à ses paroles.

— Monsieur Ferfîtchkine, vous me rendrez raison demain pour vos paroles de tout à l’heure ! dis-je à haute voix, en m’adressant gravement à Ferfitchkine.

— Un duel, monsieur ? Je suis à vos ordres, répondit celui-ci. Mais je devais être si ridicule, en faisant cette provocation, et cela allait si peu à ma figure, que tous, et après tous Ferfîtchkine lui-même, tous se roulèrent de rire.

— Oui, certainement, laissons-le ! Il est complètement ivre ! dit Troudolubov avec dégoût.

— Je ne me pardonnerai jamais de l’avoir inscrit, murmura encore Simonov.

« Ce serait le moment de leur jeter une bouteille à la tête », pensai-je ; je pris une bouteille, et… je remplis mon verre.

… « Non, je préfère rester jusqu’au bout ! continuai-je à penser, vous eussiez été contents que