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— Attendre ? Cela se voit assez dès maintenant ! dit Zina très haut, en toisant d’un regard de mépris le fiancé évincé.

Mozgliakov se retire avec précipitation, effrayé par l’éclat de voix de la jeune fille.

— Vous venez de chez Borodonïev ? se décide enfin à demander Maria Alexandrovna.

— Non, je viens de chez mon oncle.

— De chez votre oncle ? Vous étiez chez le prince ?

— Ah ! mon Dieu ! le prince est donc réveillé ! On nous disait qu’il dort encore, dit Natalia Dmitrievna en écrasant Maria Alexandrovna d’un regard de haine triomphante.

— Ne vous inquiétez pas du prince, Natalia Dmitrievna, répond Mozgliakov, il est réveillé, et, grâce à Dieu, il a repris ses esprits. Il avait un peu bu chez vous, et on l’a achevé ici ; de sorte qu’il avait complètement perdu la tête. Vous savez qu’il ne