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VENGEANCE FATALE

me remplacer, mais il a une triste apparence ce soir. Te voilà devenu bien taciturne, mon vieil ami, tu n’as pas dit un mot de la soirée.

— Je parlerai quand nous serons de retour à Montréal, sains et saufs.

— Taisez-vous, fit Edmond.

— Qu’y a-t-il ?

— J’entends une voiture qui vient au grand trot.

— Bah ! toutes les voitures sur cette voie ne sont pas censées contenir nos jouteurs.

— Celle-ci les contient, monsieur Darcy, cria une voix de la voiture et que tous reconnurent pour celle d’Ernest Lesieur.

— En avant ! cria Edmond, en avant !

Et lui, Darcy et le fermier se précipitèrent sur le cheval.

Mais en même instant, Louis, Ernest et Victor se précipitèrent hors de leur voiture que leurs trois ennemis ne purent renverser selon leur intention, et déjà couraient sus à leurs agresseurs, l’épée à la main.

Edmond reconnut le danger ; ils ne désirait plus qu’une chose, c’était que leurs trois adversaires le suivissent, lui et ses compagnons dans le précipice vis-à-vis l’hotel du père Pitou. Il feignit de fuir et se plaça de manière à pouvoir se défendre bravement, et il fut bientôt rejoint par Darcy et Puivert.

— Sus à Marceau, vociféra Victor, en poursuivant avec Ernest et Louis, leurs trois antagonistes dans leur refuge.

— Nous avons été trahis, s’écria Edmond, qui ne pouvait comprendre la présence de Victor au nombre de ses adversaires. Tu nous as épiés, traître.