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VENGEANCE FATALE

— Tu te couches bien tard, dit-il ; puis, voulant dissimuler sa curiosité, il lui posa quelques questions tout à fait indifférentes.

Hortense répondit naïvement qu’elle allait se mettre au lit quand il l’avait appelée et que, si elle avait veillé un peu plus tard que d’habitude, ce soir, c’était dû à la visite de Louis et d’Ernest qui s’étaient retirés quelques instants seulement avant l’arrivée de son père.

C’était justement ce que celui-ci voulait savoir. Il croyait en effet avoir reconnu Louis, mais il trouvait étrange, après la révélation de sa fille, que les deux amis se fussent séparés et que Louis se trouvait seul à cette heure sur la rue.

Dès qu’Hortense se fut retirée, l’inquiétude de Darcy recommença plus violente.

— Malheureux, se disait-il en marchant à grands pas, pourquoi donc avoir élevé cette enfant ! pourquoi ne pas l’avoir abandonnée au même destin que sa mère ? Pourquoi avoir recueilli cette fille qui sera peut-être pour moi la source de soucis et de danger extrêmes ? Imbécile d’avoir promis, à sa mère mourante, de l’élever avec les mêmes soins et les mêmes égards que mes propres enfants !

Ces paroles suffiront, sans doute, pour apprendre au lecteur que Darcy n’était pas le père d’Hortense. Expliquons donc tout de suite comment on l’avait supposée la fille du riche propriétaire et la sœur de Mathilde. On n’a pas oublié la menace de Puivert quelques instants auparavant.

— Je raconterai, avait-il dit, l’incendie de la rue Craig et l’enlèvement de l’enfant.