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IV


Moins belle est une vierge aux charmantes pâleurs :
Sous un duvet d’or rit sa lèvre impérieuse,
Ses yeux sont deux soleils : dans leurs fauves lueurs
L’âme d’un jeune dieu triomphe, glorieuse…

Un or fin adoucit sa lèvre impérieuse ;
Son front est un lever d’étoiles et de fleurs,
Où rayonne d’un dieu l’âme mystérieuse,
Et qu’ombrent ses cheveux ruisselant de mes pleurs !

Son front est un lever d’étoiles et de fleurs :
Sa bouche, aux fiers refus, est la rose rieuse
Épanouie au sein de neiges sans couleurs :
Homme-enfant, sa beauté meurtrit, victorieuse !

Sa bouche, aux fiers dédains, est la rose rieuse
Qui blesse, inconsciente, avec ses plis railleurs
Mon âme sans sommeil, ardente et furieuse…
Enivrée, ô Phaon, de poignantes douleurs !