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II


Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’ils portent tes entraves,
Ô Phaon… ces aiglons, mes vouloirs indomptés,
Et que j’attelle au joug ainsi que des esclaves,
Ces lionnes grondant sous leurs fers – mes fiertés !
Sur ton flanc dédaigneux serre tes laticlaves,
Pourpre saignante, ô roi, qui sied à tes beautés,
Et laisse-moi chanter et brûler sous les laves
Qui fondent aux glaciers de tes sérénités !

Comme un vol d’oiseaux blancs, que mes désirs pallides
Se lèvent lentement aux rives de Lesbos !
Qu’ils passent, à ton signe, évanescents et vides !
Allumez-vous, vapeurs tournoyant sur les flots !…
Sous les cieux sans regard, errez, filles livides
Aux yeux brûlés par vos baisers pleins de sanglots…

Comme un vol d’oiseaux blancs que mes désirs avides
Cherchent où poser l’aile aux rives de Lesbos !…