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Tu fais surgir vivant hors de l’horreur des fanges,
Où nous nous traînons tous dans les sentiers étroits,
De l’Éphèbe-Vestale et des Vierges-Archanges
La grâce surhumaine et les sacrés effrois !

À travers les halliers des sombres lauriers-roses,
Comme un Dieu solitaire aux mystiques pâleurs,
Tu viens, et sous tes pas nouvellement écloses
S’ouvrent pour t’encenser de leur parfum les fleurs.

Dernier-né de la Grèce, au creuset de la gloire
Je veux couler dans l’or des rimes ta beauté,
Ton image éphémère et sa frêle mémoire,
Les souffles passagers de ta fragilité.

Je veux, en évoquant l’extase de ma lyre,
Corps splendide, âme obscure, ombre des anciens jours,
Te couvrir des rayons de mon puissant délire
Et te créer un temple où tu vivras toujours.