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CHAPITRE III

LE RYTHME POÉTIQUE

LE VERS ENTRE LA MUSIQUE ET LA PROSE

Avant de vous enseigner les règles précises et en quelque sorte mécanique ; de la versification, je voudrais pourtant encore vous faire comprendre qu’elles ne sont point une création arbitraire des métriciens, ou, comme on disait autrefois, des « législateurs du Parnasse », mais que c’est sur des lois profondes, sur des besoins essentiels de l’esprit que notre art fonde sa certitude et sa dignité. Après, vous supporterez moins impatiemment, je l’espère, ce que l’étude de ces règles pourra présenter d’un peu aride, et, surtout, vous serez pour jamais en garde contre l’insanité de certaines réformes que quelques-uns voudraient introduire dans notre prosodie traditionnelle et qui ne tendraient à rien moins qu’à la détruire. Si j’essaye de définir ce qu’est la versification, ce qu’est le vers, je ne trouve rien de mieux que d’emprunter les termes de ma définition aux deux ou trois formules assez proches l’une de l’autre, que Sully Prudhomme nous en a données dans les diverses pages qui composent son Testament Poétique, et je dirai : La versification est l’art de faire bénéficier le plus possible le langage des qualités de la musique, c’est-à-dire