libelles : Moyens sûrs à employer par les deux
ordres pour dompter et subjuguer le tiers-état ; —
Domine salvum fac regem ; — Dom bougre aux
États généraux. Rétif fut arrêté le 28 octobre
1789, à 10 heures et demie du soir, et traduit
devant la commission du district de Saint-Louis-la-Culture ;
il désavoua énergiquement ces inculpations,
et l’affaire en resta là. Bien que ce ne
serait pas faire injure à l’auteur de l’Anti-Justine,
que de lui attribuer les Doléances de Dom Bougre,
on ne lui en accorde pas la paternité. L’auteur
est resté ignoré, car Sénac de Meilhan, qui
est indiqué par le titre, y est certainement également
étranger. — Cet opuscule est extravagant,
exorbitant de toute façon : il est difficile d’en
citer quelques passages sans rencontrer de grosses
obscénités ; cependant, comme un père Duchène
de la pornographie, il affecte quelquefois
de parler sérieusement quoique grossièrement :
« Vous désirez peut-être savoir, messieurs, quel
est l’homme qui ose vous parler si librement ; je
suis de vos amis, et vous me connaissez tous.
Il n’est pas un de vous dans les trois ordres qui
n’ait lu mon histoire dans son enfance… » Plus
loin : « Je viens vous apprendre le moyens d’épurer
ses mœurs, de prévenir le bâtardissement de
la race humaine, de détruire l’adultère, la sodomie,
la bestialité et autres vices qui dégradent
les Français depuis cinq ou six générations. »
Et encore : « Je crois qu’il faudrait permettre
aux hommes, dont les femmes sont grosses, de
prendre une concubine au 3e mois, laquelle ils
quitteraient, dès qu’elle serait enceinte, pour en
prendre une autre, les enfants de celles-ci seraient
bâtards sans doute, mais l’État les adopterait. » Etc.
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