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— Bonsoir ! » crièrent-ils tous.

Et ils partirent, criant, riant et chantant le long du canal.


Où étaient Hans et Gretel pendant ce temps ? Hélas ! que la joie est de courte durée ! Ils avaient patiné pendant une heure, se tenant un peu à l’écart des autres, contents d’être ensemble. Gretel s’était écriée :

« Oh ! Hans, quelle bonne chose d’avoir tous les deux des patins ! Je vous répète que la cigogne nous a porté bonheur ! »

Tout à coup ils crurent entendre quelque chose.

C’était un cri, mais un cri bien faible ! Personne ne le remarqua sur le canal ; mais Hans ne pouvait s’y tromper, il en connaissait trop bien la signification. Gretel le vit pâlir au clair de lune, pendant qu’il arrachait ses patins de ses pieds.

« Le père ! cria-t-il. Il aura effrayé la mère ! »

Et Gretel le suivit de toute la vitesse de ses jambes, pendant qu’il courait vers la maison.

Le jour de Noël est en Hollande, comme dans toute la chrétienté, consacré à des cérémonies religieuses, et donne lieu à des réunions de famille ; mais la grande fête des enfants en Hollande c’est la fête de saint Nicolas. Dès la veille, et dans toutes les familles, filles et garçons sont pris d’une sorte de fièvre, fièvre de joie et d’impatiente attente. Pour quelques-uns, cependant, c’est une époque redoutable. Le saint est fort sincère, et les enfants qui ne se sont pas bien conduits dans le courant de l’année savent d’avance qu’aucune vérité ne leur sera épargnée ce jour-là. Saint Nicolas sait tout, rien ne lui est caché ; les fautes les plus secrètes, il les connaît et les punit d’une réprimande publique. Quelquefois même on a vu le saint apparaître dans les maisons où il se trouve des enfants véritablement