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« Beau clair de lune, pensa-t-il ; nous aurons beau temps demain. Mais… qu’est-ce que c’est que ça ? »

Il aperçut l’objet mouvant, ou plutôt une chose toute noire, car cela s’était arrêté quand Peter avait remué.

Il guetta en silence.

L’objet recommença à se mouvoir et approcha de plus en plus. Rendu plus attentif, il acquit la certitude qu’un homme, oui, un homme, et non pas un animal, comme il s’efforçait de le croire, rampait comme une chenille sur le parquet silencieux.

Le premier mouvement du capitaine fut de jeter l’alarme, mais il se retint. Il voulait réfléchir un instant.

Dans la main de l’homme, il voyait briller quelque chose. C’était la lame d’un couteau. Ce n’était pas rassurant ! Mais Peter était doué d’une dose de sang-froid peu commune pour son âge.

Quand la tête de l’homme se relevait, Peter avait soin de fermer les yeux ; il comprenait qu’il fallait qu’il eût l’air de dormir profondément. Mais sitôt qu’elle se baissait, rien n’était plus perçant que le regard que jetait le capitaine sur les mouvements du malfaiteur.

L’ombre s’approchait de plus en plus ; déjà elle était à portée du lit de Peter. Là, Peter remarqua un temps d’arrêt ; la main qui tenait le couteau le posa avec des précautions infinies sur le plancher ; un bras prudent se souleva ensuite pour atteindre les effets du capitaine, posés sur une chaise, au pied du lit. Le crime allait s’effectuer.


Maintenant au tour de Peter ! Son plan était fait.

Retenant son souffle, il se redressa tout à coup, et comme un jeune tigre il sauta d’un bond sur le dos du voleur, et s’emparant en même temps du couteau :

« Si vous bougez, dit le brave garçon d’une voix qu’il fit aussi formidable qu’il le put, si vous remuez seulement