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sur les avantages que présenterait toute solution qui serait calculée de façon à ménager les convenances aussi bien que les intérêts des deux Pays. J’ai lieu de penser, d’ailleurs, que le Gouvernement britannique juge, comme nous-mêmes, le moment venu de modifier un état de choses créé il y a plus de trente ans et répondant à des préoccupations spéciales qui n’ont plus de raison d’être aujourd’hui. S’il en est ainsi, comme nous l’espérons, nous serions prêts, pour notre part, à rechercher, de concert avec lui, les moyens que nous pourrions avoir de reconnaître, d’une façon également amicale, cette marque de son désir de bonne entente avec nous.

Il est, vous le savez, un autre point du globe où l’Angleterre et la France ont également à résoudre des difficultés depuis longtemps pendantes entre elles et dont leurs efforts n’ont pas réussi jusqu’à présent à amener l’aplanissement ; Je veux parler des droits respectifs des deux Nations à Terre-Neuve. Nous avons été, dès lors, conduits à nous demander si, au point de vue qui nous occupe, il ne serait pas avantageux, dans les circonstances actuelles, de lier ensemble les deux questions et d’en poursuivre le règlement parallèle, ainsi que le Gouvernement ; de la Reine, sous le précédent Ministère, nous en avait spontanément suggéré l’idée. La reprise, dans ces conditions nouvelles, des négociations relatives au régime du French Shore, suspendues en fait depuis le commencement de l’année, donnerait à l’Angleterre un gage de notre sincère désir d’arriver à un accord sur les différentes questions spéciales qui restent à débattre entre elle et nous, et nous aimons à penser que la conviction de notre bonne volonté à cet égard serait de nature à hâter la régilarisation de notre situation respective aux Îles-sous-le-Vent dans un sens conforme aux nécessités actuelles.

Jauréguiberry.