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estre necessaire pour persuader, supposé la grace de Dieu. Car on tasche à faire voir que telle vertu que l’on propose est vn vray bien, & que tel vice est vn vray mal, cela se fait, pource que naturelle ment la volonté se porte tousiours au bien,soit vray, soit apparent, & iamais au mal, en tant que mal, mais le regardant comme vn bien. Ainsi l’auaricieux abhorre la liberalité, parce qu’il la regarde comme vn mal qui le rendroit pauure ; & ayme l’auarice, parce qu’il la considere comme vn bien qui l’empesche d’estre pauure. Si donc ce Predicateur gaigne — cela sur les esprits, que telle vertu, par exemple, la liberalité est vn vray bien, & que tel vice, comme l’auarice, est vn vray mal : c’est déja bien aduancer pour les disposer à aymer l’vn, & hayr l’autre, & c’est ce qu’on faict au premier poinct de cette Methode, qui est des motifs d’auoir telle vertu, & de fuyr tel vice. 2. Il faut de plus, que l’Auditeur reconnoisse ce que c’est premierement que cette ver tu ou ce vice dont on parle, & s’il l’a : car en vain se romproit-on la teste, si on expliquoit au Auditeurs ce que c’est que la vertu ou le vice dont on parle en la Pre-