Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ces idées m’ont poursuivi, je dirais presque tourmenté, pendant que j’ai fait les recherches sur les os fossiles, dont j’ai donné depuis peu au public la collection, recherches qui n’embrassent qu’une si petite partie de ces phénomènes de l’avant-dernier âge de la terre, et qui cependant se lient à tous les autres d’une manière intime. Il était presque impossible qu’il n’en naquît pas le désir d’étudier la généralité de ces phénomènes, au moins dans un espace limité autour de nous. Mon excellent ami, M. Brongniart, à qui d’autres études donnaient le même désir, a bien voulu m’associer à lui, et c’est ainsi que nous avons jeté les premières bases de notre travail sur les environs de Paris ; mais cet ouvrage, bien qu’il porte encore mon nom, est devenu presqu’entier celui de mon ami, par les soins infinis qu’il a donnés, depuis la conception de notre premier plan et depuis nos voyages, à l’examen approfondi des objets et à la rédaction du tout. Je l’ai placé, avec le consentement de M. Brongniart, dans la deuxième partie de mes recherches, dans celle où je traite des ossemens de nos environs. Quoique relatif en apparence à un pays assez borné, il donne de nombreux résultats applicables à toute la géologie, et sous ce rapport il peut être considéré comme une partie intégrante du présent discours, en même temps qu’il est à coup sûr l’un des plus beaux ornemens de mon livre[1].

On y voit l’histoire des changemens les plus récens arrivés dans un bassin particulier, et il nous conduit jusqu’à la craie, dont l’étendue sur le globe est infiniment plus considérable que celle des matériaux du bassin de Paris. La craie, que l’on croyait si moderne, se trouve ainsi bien reculée dans les siècles de l’avant-dernier âge ; elle forme une sorte de limite entre les terrains les plus récens, ceux auxquels on peut réserver le nom de tertiaires, et les terrains que l’on nomme secondaires, qui se sont déposés avant la craie, mais après les terrains primitifs et ceux de transition.

  1. On en a tiré des exemplaires à part, sous le titre de Description géologique des environs de Paris, par MM. G. Cuvier et Al. Brongniart. Deuxième édition. Paris, 1822 ; in-4o., chez les mêmes éditeurs.