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mille sept cent vingt trois ; selon le Syncelle, à trois mille cinq cent cinquante-cinq. On pourrait croire que les différences de noms et de chiffres viennent des copistes ; mais Josèphe cite au long un passage dont les détails sont en contradiction manifeste avec les extraits de ses successeurs.

Une chronique qualifiée d’ancienne[1], et que les uns jugent antérieure, les autres postérieure à Manéthon, donne encore d’autres calculs : la durée totale de ses rois est de trente-six mille cinq cent vingt-cinq ans, sur lesquels le Soleil en a régné trente mille, les autres dieux trois mille neuf cent quatre-vingt-quatre, les demi-dieux deux cent dix-sept : il ne reste pour les hommes que deux mille trois cent trente-neuf ans : aussi n’en compte-t-on que cent treize générations, au lieu des trois cent quarante d’Hérodote. Un savant d’un autre ordre que Manéthon, l’astronome Eratosthènes, découvrit et publia, sous Ptolomée Evergète, vers deux cent quarante ans avant Jésus-Christ, une liste particulière de trente-huit rois de Thèbes, commençant à Menés, et se continuant pendant mille vingt-quatre ans : nous en avons un extrait que le Syncelle a copié dans Apollodore[2]. Presque aucun des noms qui s’y trouvent ne correspond aux autres listes.

Diodore alla en Égypte sous Ptolomée Aulètes, vers soixante ans avant Jésus-Christ, par conséquent deux siècles après Manéthon, et quatre après Hérodote.

Il recueillit aussi de la bouche des prêtres l’histoire du pays, et il la recueillit de nouveau toute différente[3].

Ce n’est plus Menès qui a construit Memphis, mais Uchoréus. Long-temps avant lui Busiris II avait construit Thèbes.

Le huitième aïeul d’Uchoréus, Osymandias, a été maître de la Bactriane, et y a réprimé des révoltes. Long-temps après lui, Sésoosis a fait des conquêtes encore plus éloignées ; il est allé jusqu’au

  1. Syncell., page 51.
  2. Syncell., pages 91 et suivantes.
  3. Diod. Sic, lib. I, sect. II.