Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(69)

guider nos efforts victorieux… Où êtes-vous ?… Hélas ! on arracheroit plutôt sa proie à la mort, qu’au despotisme ses victimes ! Citoyens, qui, les premiers, signalâtes votre courage devant les murs de la Bastille, venez, la patrie, la liberté vous appelle aux premiers rangs. Hélas ! on ne vous trouve nulle part ; la misère, la persécution, la haine de nos despotes nouveaux vous a dispersés. Venez, du moins, soldats de tous ces corps immortels qui ont déployé le plus ardent amour pour la cause du peuple. Quoi ! le despotisme que vous aviez vaincu vous a punis de votre civisme et de votre victoire ; quoi ! frappés de cent milles ordres arbitraires et impies, cent mille soldats, l’espoir de la liberté, sans vengeance, sans état et sans pain, expient le tort d’avoir trahi le crime pour servir la vertu ! Vous ne combattrez pas non plus avec nous, citoyens, victimes d’une loi sanguinaire, qui parut trop douce encore à tous ces tyrans qui se dispensèrent de l’observer pour vous égorger} plus promptement. Ah ! qu’avoient fait ces femmes, ces enfans massacrés ? Les criminels tout-puissans ont-ils peur aussi des femmes et des enfans ? Citoyens du Comtat, de cette cité malheureuse, qui crut qu’on pouvoit impuné-