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de la liberté, et je pourrois me livrer aussi au plaisir d’en raconter d’avance toutes les merveilles. Si j’étois maitre des destinées de la France, si je pouvois, à mon gré, diriger ses forces et ses ressources, j’aurois envoyé, dès-long-temps, une armée en Brabant, j’aurois secours les Liégeois et brisé les fers des Bataves ; ces expéditions sont fort de mon goût. Je n’aurois point, il est vrai, déclaré la guerre à des sujets rebelles, je leur aurois ôté jusqu’à la volonté de se rassembler ; je n’aurois pas permis à des ennemis plus formidables et plus près de nous de les protéger de susciter au-dedans des dangers plus sérieux.

Mais dans les circonstances où je trouve mon pays, je jette un regard inquiet autour de moi, et je me demande si la guerre que l’on fera sera celle que l’enthousiasme promet ; je me demande qui la propose, comment, dans quelles circonstances, et pourquoi ?

C’est là, c’est dans notre situation toute extraordinaire que réside la question. Vous en avez sans cesse détourné vos regards ; mais j’ai prouvé ce qui étoit clair pour tout le monde, que la proposition de la guerre actuelle étoit le résultat d’un projet formé