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les hommes reviennent difficilement sur leurs premières démarches ; que quelquefois même, à force d’avoir raison, on devient insurportable et presque suspect ; et qu’en demeurant toujours invariablement attaché à la vérité et aux seuls principes qui puissent sauver la patrie, on s’expose aux attaques de tous les sages, de tous les modérés, de tous ces mortels privilégiés qui savent concilier la vérité avec le mensonge, la liberté avec la tyrannie, le vice avec la vertu.

Je me garderai donc bien de proposer ce partir sévère, de déployer cette roideur inflexible ; je transige, je demande à capituler.

Je ne m’occuperai donc pas de ce veto lancé au nom du roi, par des hommes qui se soucient fort peu du roi, mais qui détestent le peuple, et voudroient se baigner dans le sang des patriotes, pour régner… Mais je dis que dans la position où ce veto et les faits qui l’ont suivi ont mis l’assemblée nationale et la nation, il ne reste plus qu’un moyen de salut paisible et constitutionnel ; c’est que l’assemblée législative reprenne un caractère d’autant plus imposant, qu’elle a jusqu’ici laissé plus d’avantages aux ministres et à leurs valets ; c’est qu’elle comprenne