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présenter, parce que le pouvoir exécutif ne lui avoit pas permis d’appliquer le remède.

Que falloit-il donc faire, et que peut-on faire encore ? Il falloit persister dans la première mesure, puisque le salut de l’état l’exigeoit, et que le vœu de la nation la réclamoit, puisque la conduite contraire compromettoit la liberté et l’autorité des représentans. Il falloit maintenir la constitution qui refuse formellement au pouvoir exécutif le droit d’anéantir d’une manière absolue des décrets du corps législatif, et sur-tout de lui ôter le pouvoir de sauver l’état. A qui appartient-il de défendre les principes de la constitution attaqués ? Quel en est l’interprête légitime, si ce ne sont les représentans du peuple, à moins qu’on n’aime mieux dire que c’est le peuple lui-même ? Or, je pense que les intrigans de la cour et tous les ennemis du peuple n’aimeroient pas mieux son tribunal que celui de ses délégués. Le corps législatif pouvoit donc, il devoit déclarer le veto contraire au salut du peuple et à la constitution. Ce coup de vigueur eût étourdi la cour ; il eût déconcerté la ligue de nos ennemis, et épouvanté tous les tyrans. Vous auriez vu ceux qui veulent entraîner dans le même précipice