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foiblesse intérieure, entre la guerre civile et une attaque étrangère, pour nous amener à une honteuse capitulation sur la liberté ; enfin, le veto contre le décret qui rompoit toutes ces mesures ; et ensuite, la proposition des mesures de guerre contre ceux que l’on protégeoit ; c’est en vain que le concours de toutes ces circonstances révéloit aux hommes les moins clairvoyans le secret de la cour, annonçoit qu’elle étoit enfin parvenue, par des routes détournées, au grand but de toutes ses manœuvres, qui étoit la guerre simulée ou sérieuse. On oublioit que c’étoit elle qui nous l’avoit suscitée ; pour la remercier de son zèle à la proposer, on la félicitoit du succès de ses propres perfidies, et on sembloit craindre que le peuple ne fût ni assez confiant, ni assez aveugle. Tels sont les dangers auxquels la bonne foi des députés du peuple est exposée, que, guidée par le même sentiment de patriotisme, et dans la même affaire, la majorité de nos représentans après avoir rendu un décret pour prévenir la guerre préparée par nos ennemis du dedans, inclinoit elle-même à la guerre, lorsque ceux-ci venoient la provoquer, et prenoit des mains du pouvoir exécutif, le poison pour nous le