Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(58)

qui subjuguent la crédulité de beaucoup de patriotes, à proposer elle-même des mesures hostiles contre les petits princes d’Allemagne.

La cour a saisi, comme de raison, cette ouverture avec avidité ; l’ancien ministre de la guerre, trop décrié, s’est retiré ; on en a montré un nouveau, qui a débuté par des démonstrations incroyables de patriotisme. Ensuite, on est venu annoncer des mesures de guerre ; le veto a été oublié, et même approuvé ; le seul parti sage que l’on pouvoit prendre, a été perdu de vue ; on est tombé aux genoux du ministre et du roi ; l’abandon, l’enthousiasme, l’engoûment est devenu le sentiment dominant ; tous les actes subséquens ont eu pour but de le faire passer dans l’ame de tous les Français ; la guerre, la confiance dans les agens de la cour a été le mot de ralliment, repété par tous les échos de la cour et du ministère ; le ministre même avait osé se permettre des insinuations calomnieuses contre ceux qui démentiroient ce langage ; et si nous avions eu la foiblesse de céder ici aux conseils timides qui nous imposoient le silence sur une si grande question, ce penchant funeste n’eût pas même été balancé par le plus léger contrepoids, et on eût été dispensé de pren-