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des desseins de la cour, célèbre par la pertinacité avec laquelle il a suivi le projet ambitieux d’attacher à sa personne la multitude des citoyens armés, provoquer et recevoir sur son passage des honneurs qui étoient autant d’insultes aux manes des patriotes immolés au champ de la fédération, à ceux des soldats égorgés à Nanci, autant d’outrages à la liberté et à la patrie, autant de sinitres témoignages des erreurs de l’opinion et de la foiblesse de l’esprit public, autant d’effrayans pronostics des maux que nous pouvons craindre de l’influence d’une coalition qui a déjà porté tant de coups mortels à notre constitution ? La violation des principes sur lesquels la liberté repose, la décadence de l’esprit public, sont des calamités plus terribles que la perte d’une bataille, et elles sont le premier fruit du plan ministériel que j’ai combattu. Que peut-on attendre pour l’esprit public d’une guerre commencée sous de tels auspices ? Les victoires mêmes de nos généraux seroient plus funestes que nos défaites mêmes. Oui, quelle que soit l’issue de ce plan, elle ne peut qu’être fatale. Les émigrés prennent-ils le parti de se dissiper sans retour ? ce qui seroit l’hypothèse la plus favorable et la moins vraisemblable. Toute la gloire en appartient à la cour et à ses parti-