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rieurs n’étoient pour rien dans tout cela.

Au lieu de débiter avec emphase tant de lieux communs sur les effets miraculeux de la déclaration des droits, et sur la conquête de la liberté du monde ; au lieu de nous réciter les exploits des peuples qui ont conquis la leur en combattant contre leurs propres tyrans, il falloit calculer les circonstances où nous sommes, et les effets de notre constitution. N’est-ce pas au pouvoir exécutif seul qu’elle donne le droit de proposer la guerre, d’en faire les préparatifs, de la diriger, de la suspendre, de la ralentir, de l’accélérer, de choisir le moment et de régler les moyens de la faire ? Comment briserez-vous toutes ces entraves ? renverserez-vous cette même constitution, lors même que jusqu’ici vous n’avez pu déployer assez d’énergie pour la faire exécuter ? D’ailleurs, qu’opposeriez-vous à tant de motifs spécieux que le pouvoir exécutif vous présentera ? que lui répondrez-vous, quand il vous dira, quand les princes étrangers vous prouveront, par des actes authentiques, qu’ils auront dissipé les rassemblemens, qu’ils auront pris toutes les mesures nécessaires pour les mettre hors d’état de tenter contre vous aucun projet hostile ? Quel prétexte légitime vous restera-t-il, lorsqu’ils vous auront donné