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de se faire envoyer par l’assemblée nationale un second message qui la presseroit de faire, le plus tôt possible, cette guerre qu’elle désire, de manière qu’en la déclarant, elle ne parût que céder au vœu des représentans de la nation ?

Il est vrai que cette conjecture vraisemblable peut être effacée par une autre qui ne l’est pas moins ; mais qui ne seroit pas plus favorable au système que je combats : c’est celle que mes adversaires adoptent eux-mêmes quand ils supposent que la cour ne veut pas actuellement commencer la guerre, et qu’elle a intérêt de la différer quelque temps. Cette intention est possible encore ; elle peut même se concilier naturellement avec celle que je viens de développer : mais cela même est un des inconvénients attachés au parti que vous prenez de vous livrer à des projets de guerre avec un gouvernement tel que le vôtre. Cela prouve que vous deviez déconcerter ses vues pernicieuses par des mesures d’une nature différente, comme je le ferai voir dans la suite. C’est une nouvelle preuve que tous vos raisonnemens portent à faux, quand vous parlez toujours de la guerre, comme si elle devoit être faite et conduite par le peuple français en personne, et comme si nos ennemis inté-