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d’une manière satisfaisante. Je leur propose ce dilemme : ou bien nous pouvons craindre l’intervention des puissances étrangères, et alors tous vos calculs sont en défaut, ou bien les puissances étrangères ne se mêleront en aucune manière de votre expédition ; dans ce dernier cas, la France n’a donc d’autre ennemi à craindre que cette poignée d’aristocrates émigrés auxquels elle faisoit à peine attention il y a quelque temps : or, prétendez-vous que cette puissance doive nous alarmer ? et si elle étoit redoutable, ne seroit-ce pas évidemment par l’appui que lui prêteroient nos ennemis intérieurs pour lesquels vous n’avez nulle défiance ? Tout vous prouve donc que cette guerre ridicule est une intrigue de la cour et des factions qui nous déchirent ; leur déclarer la guerre sur la foi de la cour, violer le territoire étranger, qu’est-ce autre chose que seconder leurs vues ? Traiter comme une puissance rivale des criminels qu’il suffit de flétrir, de juger, de punir par contumace ; nommer pour les combattre, des maréchaux de France extraordinaires contre les loix, affecter d’étaler aux yeux de l’univers la Fayette tout entier, qu’est-ce autre chose que leur donner une illustration, une importance qu’ils désirent, et qui convient