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en voyant descendre du ciel l’ange de la liberté pour se mettre à la tête de nos légions, et exterminer, par leurs bras, tous les tyrans de l’univers, n’a pas vu sous ses pieds un précipice où l’on veut entraîner le peuple français. Puisque l’orateur du genre humain pense que la destinée de l’univers est liée à celle de la France, qu’il défende avec plus de réflexion les intérêts de ses cliens, ou qu’il craigne que le genre humain ne lui retire sa procuration.

Laissez donc, laissez toutes ces trompeuses déclamations, ne nous présentez pas l’image touchante du bonheur, pour nous entraîner dans des maux réels ; donnez-nous moins de descriptions agréables, et de plus sages conseils.

Vous pouvez même vous dispenser d’entrer dans de si longs détails sur les ressources, sur les intérêts, sur les passions des princes et des gouvernemens actuels de l’Europe. Vous m’avez reproché de ne les avoir pas assez longuement discutés. Non. Je n’en ferai rien encore, 1o. parce que ce n’est point sur de pareilles conjectures, toujours incertaines de leur nature, que je veux asseoir le salut de ma patrie ; 2o. parce que celui qui va jusqu’à dire que toutes les puissances de l’Eu-