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hautement contre la cause des Brabançons ? Cette réflexion me fait naître une autre idée ; elle me rappelle un fait qui prouve peut-être à quels piéges les représentans du peuple sont exposés. Peut-être est-il étonnant que dans le temps où on parloit de guerre contre des princes allemands, pour dissiper des émigrans français, on se soit hâté de rassurer, par un décret, le chef du corps germanique, contre la crainte de voir se rassembler sur nos frontières les Brabançons, qui viennent chercher un asile parmi nous. Ce qu’il y a de certain, c’est que les plus zélés patriotes de la contrée française où ils se sont retirés, ne paroissent pas en avoir une idée aussi défavorable que celle qu’on en a voulu répandre, et qu’ils ne sont pas sur cette affaire du même avis que le directoire du département du nord. Pour moi, je crains, je l’avoue, que le patriotisme des représentans n’ait été trompé sur les faits. Je le dis sans crainte que l’on me soupçonne de vouloir discréditer leur sagesse ; je me serois même épargné cette dernière réflexion, inutile pour mon propre compte, si je ne désirois, depuis quelque temps, de trouver l’occasion de dissiper les préventions que des mal-entendus ont pu faire naître, et qui pourroient relâcher les