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que la vérité est accessible à l’homme ; les sceptiques suspendent leur jugement et prétendent qu’elle ne peut être découverte.

Beaucoup de philosophes ont laissé des ouvrages. D’autres n’ont absolument rien écrit ; tels sont, au dire de quelques auteurs, Socrate, Stilpon, Philippe, Ménédème, Pyrrhon, Théodore, Carnéade, Bryson. On range aussi quelquefois dans la même classe Pythagore et Ariston de Chio qui n’a laissé que quelques lettres. Ceux qui n’ont composé qu’un seul ouvrage sont : Mélissus, Parménide, Anaxagore. Zénon a beaucoup écrit, Xénophane davantage, Démocrite encore plus ; ils furent surpassés à cet égard par Aristote, qui lui-même le cède à Épicure, et celui-ci à Chrysippe.

Les philosophes ont reçu différents noms, empruntés soit aux villes qu’ils habitaient, comme les éléens, les mégariques, les érétriens, les cyrénaïques ; soit au lieu de leurs réunions : les académiciens, les stoïciens ; soit encore à un fait accidentel, comme les péripatéticiens. Quelquefois le surnom est un terme de mépris, comme celui de cynique. Tantôt il exprime le caractère de la doctrine : par exemple, les eudémoniques ; tantôt d’orgueilleuses prétentions, ainsi les philalèthes[1], les éclectiques, les analogistes. Quelques-uns ont emprunté le nom du maître, comme les socratiques, les épicuriens et d’autres encore. On appelle physiciens ceux qui se renferment dans l’étude de la nature ; moralistes, ceux qui s’occupent des mœurs ; dialecticiens, ceux qui s’exercent aux subtilités du raisonnement.

La philosophie a trois parties : physique, morale,

  1. Amis de la vérité.