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l’idée du souffle répandu de toutes parts[1]. L’âme a en elle-même le principe du mouvement ; elle est composée de trois parties : la raison, qui réside dans la tête ; le désir, dont le siége est le cœur ; et la passion, qui a pour siége le ventre et le foie. Placée au milieu du monde corporel, elle l’embrasse en même temps dans toutes ses parties et forme autour de lui une enveloppe circulaire. Les éléments entrent dans sa composition. Elle se partage suivant des intervalles harmoniques en deux cercles unis entre eux ; le cercle intérieur se subdivise lui-même en six autres, ce qui forme en tout sept cercles[2]. Le cercle divisé, placé intérieurement à gauche du premier, forme la diagonale d’un parallélogramme dont l’autre, situé à droite, est le côté. Ce dernier, par cela même qu’il est seul et n’est pas divisé comme le cercle intérieur, a une puissance supérieure et directrice. Celui-ci est le cercle du même, celui-là le cercle de l’autre[3]. En un mot, Platon représente par le cercle extérieur le mou-

  1. C’est-à-dire : l’exemplaire de l’intelligence répandue dans tout l’univers. — Diogène confond dans tout ce passage l’âme de l’homme et l’âme du monde.
  2. Par ces sept cercles il faut entendre les orbites du soleil et des planètes et la sphère des étoiles fixes. L’inclinaison des six cercles intérieurs sur le cercle extérieur, celui qui représente le mouvement de la sphère étoilée, correspond à l’inclinaison de l’écliptique (voy. le Timée). C’est là ce qu’exprime Platon en disant que l’un des cercles est suivant le diamètre et l’autre suivant le côté ; si en effet on représente par une ligne A le cercle suivant lequel se meuvent les étoiles, par B l’écliptique, par C leur point d’intersection, et qu’on suppose une ligne D menée parallèlement à A, le cercle B sera représenté par la diagonale d’un parallélogramme dont A sera le côté.
  3. Le même, c’est-à-dire ce qui est toujours identique, le monde intelligible ; l’autre, ce qui est multiple, complexe, ce qui diffère dans ses parties, le monde sensible.