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nes croient qu’il avait composé un hymne dont le commencement était :

Salut, dieu de Délos, Apollon, et toi aussi, Diane, enfants illustres…

Mais Dionysodore prétend que cet hymne n’est pas de lui. Il fit aussi une fable, à l’imitation de celles d’Ésope, mais assez mal conçue ; elle commence par ces mots :

Ésope conseilla un jour aux magistrats de Corinthe de ne point confier le jugement de la vertu à la sagesse populaire…

Ainsi mourut Socrate. Le repentir suivit de près chez les Athéniens : on ferma les jeux et les gymnases ; les ennemis de Socrate furent exilés, et Mélitus en particulier condamné à mort. On éleva à la mémoire de Socrate une statue d’airain, œuvre de Lysippe, qui fut placée dans le Pompéium. Quant à Anytus, les habitants d’Héraclée le proscrivirent le jour même où il était entré dans leur ville. Au reste, Socrate n’est pas le seul qui ait éprouvé ainsi l’inconstance des Athéniens ; on en cite beaucoup d’autres : Héraclide rapporte qu’ils traitèrent Homère d’insensé et le condamnèrent à une amende de cinquante drachmes ; ils accusèrent Tyrtée de folie ; ils avaient commencé par élever une statue d’airain à Astydamas, imitateur d’Eschyle[1]. Euripide, dans le Palamède, leur reproche en ces termes la mort de Socrate :

Vous avez tué, vous avez tué le plus sage des mortels, l’innocent, l’éloquent ami des Muses.

Philochorus prétend cependant qu’Euripide était

  1. Et ensuite ils le condamnèrent à l’amende.