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magement à espérer est le plaisir de la difficulté vaincue.

Il existe en français deux traductions de Diogène de Laërte, l’une de Gilles Boileau, 1668, depuis longtemps oubliée, et l’autre du Hollandais Chauffepié, 1758, la seule qui ait cours aujourd’hui. Cette dernière, malgré son style germanique et ses nombreuses infidélités, peut suffire, à la rigueur, à ceux qui ne chercheraient dans Diogène qu’un choix d’anecdotes et de bons mots ; mais tout ce qui a trait aux doctrines philosophiques y est comme non avenu. J’ai tenté de combler cette lacune et, persuadé qu’un ouvrage de ce genre ne peut valoir que par une rigoureuse exactitude, j’ai pris soin de m’entourer, pour l’intelligence des systèmes, des nombreuses ressources que fournissent les commentateurs. J’ai surtout puisé largement dans les notes de Ménage, et dans l’excellente dissertation de Schneider (Epicuri Physica et Meteorologica, Leips., 1813). Si j’ai réussi à dissiper quelques obscurités, à faciliter l’étude des doctrines philosophiques à ceux qui veulent remonter aux sources, j’aurai atteint le seul but que je me sois proposé.

J’ai pris pour base de ce travail l’édition d’Huebner, Leips., 1828, non pas qu’elle me semble irréprochable, mais parce qu’elle se rapproche autant que possible du texte vulgaire et s’interdit, en général, ces corrections hasardeuses trop familières aux édi-