Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MÉTROCLÈS.



UN des disciples de Cratès fut Métroclès frère d’Hipparchie, mais auparavant disciple de Théophraste le Péripatéticien. Il avoit la santé si dérangée par les flatuosités continuelles auxquelles il étoit sujet, que ne pouvant les retenir pendant les exercices d’étude, il se renferma de désespoir, résolu de se laisser mourir de faim. Cratès le sut, il alla le voir pour le consoler, après avoir mangé exprès des lupins. Il tâcha de lui remettre l’esprit, & lui dit qu’à moins d’une espèce de miracle, il ne pouvait se délivrer d’un accident auquel la nature avoit soumis tous les hommes plus ou moins. Enfin ayant lâché lui-même quelques vents, il acheva de le persuader par son exemple, Depuis lors il devint son disciple & habile Philosophe.

Hécaton, dans le premier livre de ses Chries, dit que Métroclès jeta au feu ses écrits, sous prétexte que c’étoient des fruits de rêveries de l’autre monde & de pures bagatelles. D’autres disent qu’il brûla les Leçons de Théophraste, en prononçant ces paroles[1] : Approche, Vulcain ;

  1. C’est un vers d’Homère, Mer. Casanbon remarque que les Anciens affectoient de faire allusion dans leurs discours à des vers d’Homère. Ménage a ici une note beaucoup moins solide que celle de Casonbon.