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avoient apprises des poètes, des autres écrivains, & de la bouche de Diogène même, qui réduisait en abrégé les explications qu’il leur en donnait, afin qu’il leur fût plus facile de les retenir. Il leur faisait faire une partie du service domestique, & leur apprenait à se nourrir légèrement & à boire de l’eau. Il leur faisait couper les cheveux jusqu’à la peau, renoncer à tout ajustement, & marcher avec lui dans les rues sans veste, sans souliers, en silence, & les yeux baissés ; il les menait aussi à la chasse. De leur côté, ils avoient soin de ce qui le regardait, & le recommandoient à leur père & à leur mère.

Le même Auteur, que je viens de citer, dit qu’il vieillit dans la maison de Xéniade, dont les fils eurent soin de l’enterrer. Xéniade lui ayant demandé, comment il souhaitait d’être enterré, il répondit, le visage contre terre ; & comme il lui demanda la raison de cela, Parce que, dit-il, dans peu de temps les choses qui sont dessous se trouveront dessus, faisant allusion à la puissance des Macédoniens, qui, de peu de chose qu’ils avoient été, commençoient à s’élever. Quelqu’un l’ayant mené dans une maison richement ornée, & lui ayant défendu de cracher, il lui cracha sur le visage, disant qu’il ne voyait point d’endroit plus sale où il le pût faire ; d’autres pourtant attribuent cela à Aristippe. Un jour il criait : Hommes, approchez  ; & plusieurs étant venus, il les repoussa avec