Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/358

Cette page n’a pas encore été corrigée

que le miroir est disposé. D'où il s'ensuit qu'une chose n'est pas plus telle qu'elle paroît, qu'elle n'est telle autre.

En quatrieme lieu ils citent les différences qui ont lieu dans la disposition, & en général les changemens auxquels on est sujet par rapport à la santé, à la maladie, au sommeil, au reveil, à la joye, à la tristesse, à la jeunesse, à la vieilesse, au courage, à la crainte, au besoin, à la réplétion, à la haine, à l'amitié, au chaud, au froid. Tout cela influe sur l'ouverture ou le reserrement des pôres des sens; de sorte qu'il faut que les choses paroissent autrement, selon qu'on est différemment disposé. Et pourquoi décide-t-on que les gens, qui ont l'esprit troublé, sont dans un dérangement de nature? Qui peut dire qu'ils sont dans ce cas, plûtôt que nous n'y sommes? Ne voyons-nous pas nous-mêmes le soleil comme s'il étoit arrêté? Tithorée le Stoïcien se promenoit en dormant, & un domestique de Periclès dormoit en haut d'un toit.

Leur cinquieme raison est prise de l'éducation, des loix, des opinions fabuleuses, des conventions nationales & des opinions dogmatiques, autant de sources d'où découlent les idées de l'honnête & de ce qui est honteux, du vrai & du faux, des beins & des maux, des Dieux, de l'origine & de la corruption. De là vient que ce que