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noms. Il la définissait la manière dont il faut s conduire par rapport à une chose. Il enseignait cette philosophie dans le Cybosarge [1], & devient ainsi chef de secte. Miltiade & Diphilus furent appellés Aristontiens du nom de leur Maître. Au reste il avoit beaucoup de talent à persuader, & étoit extrêmement populaire dans ses leçons. De là cette expression de Timon.

Quelqu’un, sorti de la famille de cet Ariston qui étoit si affable.

Diocles de Magnéfie raconte qu’Ariston, s’étant attaché à Polemon, changea de sentiments à l’occasion d’une grande maladie oz tomba Zénon. Il insistait beaucoup sur le dogme stoïcien, que le sage ne doit point juger par simple opinion. Persée, qui contredirait ce dogme, se servit de deux frères jumeaux, dont l’un vient lui confier un dépôt, que l’autre vient lui redemander, & le tenant ainsi en suspens, il lui fit sentir son erreur. Il critiquait fort & haïssait Arcesilas ; de sorte qu’un jour ayant vu un monstrueux taureau qui avoit une matrice, il s’écria : Hélas ! voilà pour Arcesilas un argument contre l’évidence [2]. Un philosophe académicien lui soutint qu’il n’y avoit rein de certain. Quoi ! dit-il, ne voyez vous pas

  1. Nom d’un temple d’Hercule à Athenes. Pausanias, Voyage de l’aTrique, ch. 18.
  2. Il fut le premier qui soutint le pour & le contre.