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pays leur étoit commune avec les limaçons & les sauterelles.

Le Rhéteur Gorgias fut le premier maître que prit ce Philosophe ; de là vient que ses Dialogues sentent l’Art Oratoire, surtout celui qui est intitulé De la vérité, & ses Exhortations.

Hermippe rapporte qu’il avoit eu dessein de faire dans la solemnité des Jeux Isthmiques l’éloge & la censure des Athéniens, des Thébains & des Lacédémoniens ; mais que voyant un grand concours à cette solemnité, il ne le fit pas. Enfin il devint disciple de Socrate, & fit tant de progrès sous lui, qu’il engagea ceux qui venoient prendre ses leçons, à devenir ses condisciples auprès de ce Philosophe. Et comme il demeuroit au Pirée, il faisoit tous les jours un chemin de quarante stades pour venir jusqu’à la ville entendre Socrate. Il apprit de lui la patience, & ayant conçu le désir de s’élever au-dessus de toutes les passions, il fut le premier auteur de la Philosophie Cynique. Il prouvoit l’utilité des travaux par l’exemple du grand Hercule parmi les Grecs, & par celui de Cyrus parmi les étrangers.

Il définissoit le Discours, La Science d’exprimer ce qui a été & ce qui est. Il disoit aussi qu’il souhaitoit plutôt d’être atteint de folie que de la volupté ; & par rapport aux femmes, qu’un homme ne doit avoir de commerce qu’avec celles qui lui en sauront gré. Un jeune homme du Pont, qui