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Panætius distingue deux sortes de vertus, l’une spéculative & l’autre pratique. D’autres en distinguent trois sortes, & les appellent Vertus Logique, Physique & Morale. Posidonius en compte quatre sortes, Cléanthe & Chrysippe un plus grand nombre, aussi-bien qu’Antipater. Apollophane n’en compte qu’une, à laquelle il donne le nom de Prudence. Il y a des vertus primitives, & d’autres qui leur sont subordonnées. Les primitives sont la prudence ; la force, la justice & la tempérance, qui renferment, comme leurs espèces, la grandeur d’âme, la continence, la patience, le génie, le bon choix. La prudence a pour objet la connaissance des biens & des maux, & des choses qui sont neutres ; la justice celle des choses qu’il faut choisir & éviter, & des choses qui sont neutres par rapport à celles-là. La grandeur d’âme est une situation d’esprit, élevée au-dessus des accidents communs aux bons & aux méchants.

La continence est une disposition constante pour les choses qui sont selon la droite raison, ou une habitude à ne point se laisser vaincre par les voluptés. La patience est une science, ou une habitude par rapport aux choses dans lesquelles il faut persister, ou ne point persister, aussi-bien que par rapport à celles de cette classe qui sont neutres. Le génie est une habitude à comprendre promptement ce qu’exige le de-