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l’intelligence, au-lieu que celui-là, en se laissant persuader, joignait la pratique à l’intelligence. On lui demandait pourquoi lui, qui étoit si sérieux, s’égayait dans un repas. Les lupins, dit-il, quoiqu’amers, perdent leur amertume dans l’eau. Hécaton, dans le deuxième livre de ses Chries, confirme qu’Il se relâchait de son humeur dans ces sortes d’occasions, qu’il disoit qu’il valait mieux choir par les pieds que par la langue, & que quoiqu’un chose ne fût qu’à peu près bien faite, elle n’en étoit pas pour cela une de peu d’importance. D’autres donnent cette pensée à Socrate.

Zénon, dans sa manière de vivre, pratiquait la patience & la simplicité. Il se nourrissait de choses qui n’avoient pas besoins d’être cuites, & s’habillait légèrement. De là vient ce qu’on disoit de lui, que ni les rigueurs de l’hiver, ni les pluies, ni l’ardeur du soleil, ni les maladies accablantes, ni tout ce qu’on estime communément, ne purent jamais vaincre sa constance, laquelle égala toujours l’assiduité avec laquelle il s’attacha jour & nuit à l’étude.

Les poètes comiques même n’ont pas pris garde que leur traits envenimés tournoient à la louange, comme quand Philémon lui reproche dans une Comédie aux Philosophes :

Ses mets sont des figues, qu’il mange avec du pain ; sa boisson est l’eau claire. Ce genre de vie