Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/753

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment que sa partie inférieure, selon que la surface est convexe ou concave. Le mot glisser pris dans le sens le plus exact, suppose que toutes les parties du corps se meuvent d’un mouvement égal, c’est-à-dire décrivent dans le même tems des lignes égales & paralleles.

Lorsqu’un corps est frappé suivant une direction qui passe par son centre de gravité, & qui est perpendiculaire à l’endroit frappé de la surface du corps, ce corps tend à se mouvoir en glissant, & il se mouvroit en effet de cette maniere, si les aspérités de sa surface & celles de la surface sur laquelle il se meut, ne l’obligeoient quelquefois à tourner. Voyez Roulement, Frottement, Roue d’Aristote, &c. (O)

GLISSON, (capsule de) Anatom. Glisson, docteur & professeur en Medecine dans l’université de Cambridge, & membre du collége des medecins de Londres, a composé un traité sur les parties contenantes en général, & en particulier sur celles de l’abdomen, avec un traité sur le ventricule & les intestins : il a donné sur tout une anatomie très-exacte du foie. On appelle l’espece de membrane qui enveloppe les vaisseaux du foie & les unit tout ensemble, capsule de Glisson. Voyez Foie.

GLOBE, en terme de Géométrie, est un corps rond ou sphérique, appellé plus communément sphere. Voyez Sphere. Au reste le mot sphere, entant qu’il signifie un globe, ne s’employe guere qu’en Géométrie : dans les autres sciences, comme la Physique, la Méchanique, &c. on dit globe plûtôt que sphere, lorsqu’on veut exprimer un corps parfaitement & également rond en tout sens.

On regarde la terre & l’eau comme formant ensemble un globe que nous appellons le globe terrestre, & que les Latins ont exprimé plus proprement par orbis terraqueus. Voyez Terraqué.

Cette supposition ne sauroit être fort éloignée de la vérité : car quoique les mesures des degrés nous apprennent que la terre n’est pas parfaitement ronde, cependant la figure qu’elle a est assez peu éloignée de la figure sphérique, pour qu’on puisse la regarder comme telle. Voyez Globe, (Astronom. & Géog.) (O)

Globe, (Astronom. & Géogr.) On appelle globe céleste & globe terrestre, deux instrumens de Mathématique, dont le premier sert à représenter la surface concave du ciel avec ses constellations ; & le second la surface de la terre, avec les mers, les îles, les rivieres, les lacs, les villes, &c. Sur l’un & l’autre, l’on trouve décrites plusieurs circonférences de cercle qui répondent à des cercles que les Astronomes ont imaginés pour pouvoir rendre raison du méchanisme de l’univers.

L’on en distingue dix principaux, savoir six grands & quatre petits ; les premiers sont l’équateur, le méridien, l’écliptique, le colure des solstices, le colure des équinoxes, & l’horison ; les seconds sont les tropiques du cancer & du capricorne, & les deux cercles polaires. Voyez ces mots.

Le globe & la sphere different, en ce que le globe est plein & la sphere évuidée. Voyez Armillaire.

Nous ignorons par qui & en quel tems ces instrumens ont été inventés : il est certain cependant qu’on en connoissoit l’utilité du tems d’Archimede. Strabon, liv. II. p. 116. nous parle d’un globe de Cratès, comme d’un moyen très-avantageux pour représenter au naturel les parties connues de la terre. Ce Cratès étoit de Mallus en Cilicie ; il avoit été maître de Panaetius de Rhodes, qui vivoit 130 ans avant J. C.

Les principaux globes que l’on connoisse depuis le renouvellement des Sciences en Europe, sont ceux de Tycho, célebre astronome, dont un de quatre piés sept pouces une ligne de diametre, fut exécuté

en cuivre, que M. Picard a vû en 1671 à Copenhague, dans l’auditoire de l’académie ; & un autre qui par sa grandeur énorme frappa d’étonnement le czar Pierre le Grand : douze personnes peuvent s’asseoir dedans autour d’une table, & y faire des observations ; il fut transporté de Gottorp à Petersbourg, où M. Delisle, l’astronome, dit l’avoir vû & orienté lui-même.

L’on connoît en France les beaux globes que le cardinal d’Etrées fit exécuter & dédia à Louis XIV. ils ont douze piés de diametre. Ils avoient été placés à Marly, mais ils sont présentement à Paris dans la bibliotheque du Roi. Coronelli se signala par des globes de trois piés huit pouces de diametre, pour l’exécution desquels les princes de l’Europe souscrivirent ; le céleste fut fait en France, & le terrestre à Venise. Au commencement de ce siecle, Guillaume Delisle en composa d’un pié de diametre. Les plus nouveaux enfin sont ceux qui furent faits par ordre du roi, & publiés en 1752. L’Angleterre a vû ceux de Senex, célebre astronome ; & l’on attend les nouveaux dont la société royale de Gottingue avoit publié le projet de souscription, lorsqu’elle résidoit à Nuremberg.

Il seroit inutile de s’étendre davantage touchant toutes les différentes sortes de globes qui ont été publiés depuis ; ils sont plûtôt l’objet du commerce de leurs auteurs, que la preuve de leurs connoissances dans la composition de ces ouvrages. Il convient plûtôt de traiter de la construction de ces instrumens ; je la distingue en deux parties, l’une purement géométrique, & l’autre méchanique.

La premiere donne la méthode de disposer sur une surface plane les élémens qui constituent la surface sphérique du globe ; & la seconde donne la construction des boules & de tout ce qui en concerne la monture, pour faire des globes complets.

Si l’on considere une boule dont les deux poles sont marqués, & dont l’équateur est divisé en 360 degrés ; les cercles qui passeront par les deux poles & par chacun de ces degrés, renfermeront un espace qui va toûjours en diminuant depuis l’équateur jusqu’à l’un & l’autre pole : c’est cet espace que l’on appelle fuseau. Il s’agit de trouver les élémens de la courbe qui renferme cet espace. Il semble que plus on multiplieroit ces fuseaux, plus on approcheroit de l’exactitude : mais la pratique contredit en cela la théorie ; c’est pourquoi l’on se contente ordinairement de partager l’équateur en douze parties égales.

Pour tracer les fuseaux. Tirez la droite AB (fig. 1.), égale au rayon du globe que vous voulez construire. Voyez la Pl. des globes, à la suite des Pl. de Géographie.

Du point A comme centre, décrivez le quart de circonférence ABC, que vous diviserez en trois parties égales aux points D, E.

Tirez BE, corde de trente degrés.

Coupez en deux également au point F l’arc BE.

Tirez la corde BF ; elle sera la demi-largeur du fuseau, & trois fois la corde BE de trente degrés, donnera la longueur du même fuseau.

Il s’agit présentement d’en décrire la courbe : pour y parvenir, tirez la droite GH égale à deux fois la corde BF de quinze degrés. Fig. 1.

Elevez sur le milieu I de cette ligne GH la perpendiculaire indéfinie IK.

Portez sur cette perpendiculaire trois fois la longueur de la corde CD de la premiere figure, de 30 degrés : savoir de I en L, M, N ; & subdivisez chacun de ces espaces en trois parties égales, elles vous donneront sur la ligne IK un point 10, 20, 30, &c. de chacun des cercles paralleles à l’équateur.

Décrivez ensuite sur une ligne égale à GH de la fig. 2. une demi circonférence GON (fig. 3.)