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Le coronal est un des huit os du crane, situé à la partie supérieure & antérieure de la face, il en forme la partie appellée le front. V. Front & Crane.

Il a une figure demi-circulaire ; on y observe différentes cavités & diverses apophyses. (L)

CORONER, s. m. (Hist. mod.) en Angleterre, officier dont la charge est de faire faire des informations par un jury, c’est-à-dire par une assemblée de jurés qui ont prêté serment, composée de douze personnes voisines du lieu où l’on a trouvé une personne morte ; comment & de quelle maniere est arrivé cet accident ; si elle est morte naturellement ou d’une mort violente, ce qu’il marque sur un registre. Il y a deux officiers revêtus de ce pouvoir dans chaque province.

L’objet de leurs fonctions étant une matiere criminelle, &, comme disent les Anglois, un plaidoyer de la couronne, on a appellé ces officiers crowners ou coroners. Ils sont choisis par les freeholders de la province, ou ceux qui tiennent de francs fiefs qui ne relevent de personne, & cette élection se fait en vertu d’un ordre de la chancellerie.

Par un statut de Westminster, le coroner doit être chevalier ; & l’on trouve dans le registre qu’on appelle nisi sit miles, un rescrit du prince ou reglement par lequel il paroît qu’on pourroit exclurre quelqu’un de la charge de coroner, & avoir contre lui une cause de récusation suffisante, s’il n’étoit pas chevalier & qu’il ne possedât pas cent schelins de revenu en franc-fief. Dès l’an 925, sous le roi Athehtan, on connoît cet officier. Le chef de justice de la cour du banc du roi, est le premier coroner du royaume en quelqu’endroit qu’il réside.

Dans plusieurs districts il y a aussi de certains coroners particuliers, semblables aux coroners ordinaires établis par la loi en chaque province, de même que dans quelques colléges & communautés, qui sont autorisés par leurs chartres & priviléges à nommer leur coroner dans leur propre territoire.

Nous n’avons point en France de semblables officiers, ni de nom qui approche du leur, si ce n’est peut-être celui de commissaire-enquêteur. C’est aux procureurs du Roi à connoître des morts inopinées & accidentelles qui peuvent être arrivées par violence. (G)

CORONILLA, sub. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est légumineuse : le calice pousse un pistil qui devient dans la suite une gousse composée de plusieurs pieces articulées bout à bout, qui renferment chacune une semence oblongue. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* CORONIS, s. f. (Myth.) déesse révérée à Sycione ; on lui sacrifioit dans le temple de Pallas, parce qu’il n’y en avoit point de bâti en son nom.

CORONOIDE, en Anatomie, nom que l’on donne à une éminence pointue des os. Voyez Pl. d’Anat. Voyez aussi Os.

On dit l’apophise coronoïde de la mâchoire inférieure.

L’apophise coronoïde du cubitus. Voyez Machoire & Cubitus. (L)

COROPA, (Géog. mod.) pays de l’Amérique méridionale, sur la riviere de Corapatude, entre le lac de Parima & la riviere des Amazones.

COROPOJAK, (Géograp. mod.) grande ville de l’empire Russien, sur le Don ou Tanaïs.

COROSSOL, sub. m. (Hist. nat. bot.) fruit très commun aux Antilles ; il croît de la grosseur d’un melon, mais moins gros & un peu recourbé vers la partie opposée à la queue ; il est couvert d’une peau verte, lissée, épaisse comme du drap, hérissée de petites pointes de la même substance, un peu courbées, fléxibles, & ne piquant point ; l’intérieur du fruit est d’une très-grande blancheur, ressemblant à de la creme ; cependant lorsqu’on y fait attention,

on apperçoit une prodigieuse quantité de vessicules de forme pyramidale, longues d’environ deux pouces, tendantes de la circonférence vers le cœur du fruit, renfermant une eau blanchâtre, un peu visqueuse, au milieu de laquelle se trouve la graine, de figure oblongue, de couleur brune, & de la grosseur d’une petite féve. Le cœur du fruit est fibreux, coriace, se séparant aisément ; ce n’est autre chose que le prolongement de la queue, qui traversant les deux tiers du fruit se termine en pointe insensible.

La substance du corossol est d’un goût sucré relevé d’une pointe aigrelette très-agréable ; elle se résoud en eau, à l’exception des vessicules, qui glissent avec tant de facilité qu’on les avale sans s’en appercevoir. On prétend que le nom de ce fruit vient de l’ile de Curacao ou Corossol, appartenante aux Hollandois.

L’arbuste qui porte le corossol se nomme corossolier ; il s’éleve d’environ huit à neuf piés ; ses feuilles sont d’un beau verd, plus nourries, plus larges, & moins pointues que celles du laurier.

Le fruit du corossolier est fort sain : on a éprouvé que plusieurs personnes incommodées de violentes diarrhées, ont été guéries en ne mangeant que des corossols pendant plusieurs jours. Lorsque ce fruit n’est pas encore en maturité, si on le coupe par tranches de l’épaisseur du doigt, il tient lieu de culs d’artichauts dans les fricassées & les ragoûts ; mais quand il est trop mûr, on l’employe utilement à engraisser les cochons, qui en sont extrèmement friands. Art. de M. le Romain.

CORP, s. m. (Hist. natur. Ichthiolog.) coracinus, Rond. poisson de mer qui ressemble à la tenche pour la couleur, & à la perche pour la forme du corps ; les écailles & la bouche sont de médiocre grandeur, & les machoires sont garnies de dents. Quant au nombre, à la position, à la figure & aux picquans des nageoires, le corp ne differe aucunement de l’umbre : sa queue n’est point fourchue, & quand elle s’étend, elle forme une portion de cercle. L’extrémité des picquans de la queue & des nageoires du dos est noire ; les yeux sont de médiocre grandeur ; l’iris est de couleur brune, & presque noire : les nageoires du ventre, & celles qui sont derriere l’anus, sont noires, & comme teintes d’encre. Ce poisson a aussi été appellé corbeau de mer, à cause de sa couleur noire. Willughby, hist. pisc. Voyez Poisson. (I)

CORPORA FIMBRIATA, voyez Corps bordés au mot Bordé. (L)

CORPORAL, s. m. terme de Liturgie, qui signifie un linge sacré dont on se sert pendant la messe, & que l’on étend sous le calice pour y mettre décemment le corps de N. S. ce qui lui a fait donner ce nom. Il sert aussi à recueillir les particules de l’hostie qui pourroient venir à tomber, soit lorsque le prêtre la rompt, soit lorsqu’il la consomme.

Quelques-uns disent que c’est le pape Eusebe qui le premier enjoignit l’usage du corparal, d’autres l’attribuent à S. Silvestre ; mais si l’on en croit Comines, cet usage avoit déjà lieu du tems des apôtres, puisque cet historien rapporte que le pape fit présent à Louis XI. d’un corporal sur lequel on disoit que S. Pierre avoit dit la messe. On avoit coûtume autrefois de porter les corporaux aux incendies, & de les élever contre les flammes pour les éteindre. (G)

CORPORATION, s. f. (Jurispr. Police, Histoire mod.) corps politique, que l’on appelle ainsi en Angleterre, parce que les membres dont il est composé ne forment qu’un corps ; qu’ils ont un sceau commun, & qu’ils sont qualifiés pour prendre, acquérir, accorder, attaquer ou être attaqués en justice au nom de tous. Voyez Incorporation. Nous n’avons point de terme qui lui réponde directement ;