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l’extrémité de l’arbre au-dessus du pivot ; aux quatre coins de cette boîte sont attachés quatre crochets de fer qui reçoivent les attaches de la platine. Voyez Tablette, Platine, Presse, &c.

Boîtes, pieces d’une presse d’Imprimerie en taille’douce. Voyez Presse d’Imprimerie en taille douce.

Boîtes, en terme de Layetiers ; ce sont de petits coffres faits de bois de sapin ou autre, pour servir à toutes sortes d’usages. Ils donnent à ces coffres différens noms selon leur usage & leur capacité. Exemples : ils appellent boîtes à Lingerie, une boîte qui a deux piés de long, quinze pouces de large, & dix à onze de haut, à l’usage des Lingeres ; boîte des champs, celle qui n’a qu’un pié de long, neuf de large, six à sept de haut ; boîte d’écritale, celle qui a dix-huit pouces de long, un pié de large, & neuf pouces de haut.

Boîte du crochet de l’établi, en Menuiserie, est un morceau de bois de deux pouces & demi ou environ en quarré, sur huit à neuf de long, qui entre dans une mortoise faite au bout de l’établi, & dans laquelle le crochet de fer est placé. Voyez la figure 36. Pl. de Menuiserie, fig. 4. la boîte, 3. le crochet.

Boîte de table à bracelets, en terme de Metteur en œuvre, est une lame d’or ou d’argent battu, pliée, de sorte que la partie supérieure avance moins que l’autre. Une petite languette de même matiere est soudée sur cette lame vers l’endroit où elle est pliée, & vient passer dans une ouverture faite à l’entrée de la boîte. Voyez Entrée. Cette languette se termine par un petit bouton assorti pour l’ordinaire avec la table. V. Table. C’est en appuyant sur ce bouton ou le soûlevant un peu, que l’étoffe prise entre les deux lames ci-dessus, est chassée, ou y est retenue avec force. Il se fait aussi quelquefois de ces boites simples en or ou en argent, qui servent à attacher un bracelet de perles, ou autres pierres propres à être enfilées.

Boîtes d’essai, à la Monnoie, sont des petits coffres où l’on met les monnoies qui ont été essayées pour les envoyer à la cour des Monnoies, où l’on en fait un nouvel essai. Les juges-gardes des monnoies sont chargés de faire les boites. Sur trente pieces d’or, ils doivent en mettre une sans choix ; & sur dix-huit marcs d’argent, une autre qui sert d’échantillon, sur quoi la cour des Monnoies prononce.

Boîte, en Monnoie, est encore une partie du balancier. Voyez Balancier.

Boîte à moulure, ou à bille, en terme d’Orfevre, est un instrument fait d’un chassis de fer de quatre pouces de long sur trois de haut en-dedans. Le fer est d’un pouce d’épaisseur sur dix-huit lignes de largeur en-dedans. Sur les côtés il y a une coulisse pour assujettir les billes, avec une échancrure à l’un des deux côtés pour faire entrer les billes : à la partie de-dessus, au chassis, il y a deux trous taraudés dans lesquels passent deux vis qui resserrent les billes l’une contre l’autre par le moyen d’une clef.

Boîtes, (dans les Orgues) sont des tuyaux d’étoffe ; on appelle étoffe un mêlange de deux parties de plomb & d’une d’etain de forme cylindrique A, fig. 44. Pl. d’Orgue, terminé par en bas par un pié de forme conique, par le sommet duquel le vent du sommier passe dans la boîte, dans le corps de la trompette ou autre jeu d’anche, dont la partie inférieure C entre dans la boîte ainsi nommée de son usage. Voyez Trompette & Orgue.

Boîte, (en Serrurerie) c’est une sorte de douille ronde ou quarrée, que l’on scelle ou dans un billot, ou à terre, pour recevoir l’extrémité soit d’une barre de fer, soit d’un instrument, soit d’un morceau de bois, dont l’usage est de les tenir fermes, quand ils y sont ; d’où l’on peut les tirer & où l’on peut les replacer à discrétion. On voit des boîtes pratiquées dans les sacristies : elles sont scellées dans le pavé pour recevoir les piliers qui soûtiennent les devans

des tiroirs où l’on enferme les chappes, &c.

Boîte, ou Poche de Navette, (terme de Tissérand.) c’est la partie creuse pratiquée dans le milieu de la navette, où on renferme l’espoulin, ou le petit morceau de roseau sur lequel est devidée une portion du fil de la trame. Voyez Navette.

Boîte, (terme de Tourneur) c’est ainsi qu’on appelle une piece de bois de deux ou trois pouces de longueur, qui s’ajoûte à vis au mandrin, ou à l’arbre du tour, lorsqu’on veut tourner quelque ouvrage en l’air, ou lui faire des vis & des écroues, tant en dedans qu’en dehors. La boite est de figure cylindrique, plate d’un côté, & arrondie par le bout qui touche l’arbre ou le mandrin. Le côté arrondi a une écroue pour recevoir la vis de l’une ou l’autre de ces deux pieces ; & on attache sur le côté plat avec du mastic ou avec certaines petites pointes placées exprès, l’ouvrage qu’on se propose de tourner. La boite est toûjours au-dehors de la lunette. Voyez Tour.

Boîte du gouvernail, (Marine.) c’est la piece de bois percée, au travers de laquelle passe le timon ou la barre. (Z)

BOITER, (Manege.) se dit du cheval de même que de l’homme. Boiter de vieux ou de vieux tems, signifie qu’il y a long-tems que le cheval boite. (V)

BOITEUX, (en terme de Manege) se dit d’un cheval qui a quelque irrégularité dans ses mouvemens pour avoir été estropié à l’épaule, à la jambe, ou au pié ; desorte qu’en marchant, il cherche à ménager la partie offensée, ou n’ose s’en servir qu’avec crainte.

Comme il importe de connoître ce mal dans ses différentes circonstances, nous en exposerons ici les principales : si un cheval boite des piés de devant, c’est un signe que son mal est dans l’épaule, dans les jambes ou dans les piés ; s’il boite des piés de derriere, il faut que son mal soit dans la hanche, dans le jarret, ou dans quelqu’autre partie voisine.

1°. On connoit que le mal est dans l’épaule lorsque le cheval ne leve point la jambe à l’ordinaire & qu’il la traine par terre, ou quand il leve une jambe plus que l’autre, & que son genou paroît comme disloqué, à quoi l’on peut ajoûter qu’en tournant court, il favorise visiblement la jambe du côté où il est boiteux. De même si le mal est dans l’épaule, il faut qu’il soit ou dans le garot, ce qu’il fait connoître en boitant davantage lorsqu’il est monté, que lorsqu’on le mene par la bride, en bronchant beaucoup, & menaçant de mordre quand on le touche ou manie à la partie supérieure de l’épaule ; ou bien le mal est dans la partie inférieure qui joint l’os moelleux, & que l’on connoît par le mouvement du cheval, qui presse ses pas en bronchant, au point de tomber si l’on appuyoit sur cette partie ; ou enfin le mal est dans le coude qui joint l’os moelleux à la jambe, ce que le cheval fait connoître en ruant & levant le pié, quand on le pince dans cet endroit.

2°. Si le mal est dans les jambes, il faut qu’il soit ou dans le genou ou dans la jointure du paturon, ce que le cheval fait connoître en refusant de plier l’un ou l’autre, & en les roidissant lorsqu’on le fait marcher ; ou le mal est dans le canon, & pour lors il se manifeste par quelque esquille, suros, moiette, ou autre mal visible.

3°. Si le mal est dans le pié, il faut qu’il soit dans la couronne, & qu’il vienne de quelque effort ou détorse ; ce que l’on connoît par quelque tumeur ou fracture, ou quand la partie est chaude & brûlante au tact : ou bien le mal est dans le talon, ce qui vient de quelque nerf féru ou autre accident semblable ; en ce cas le mal est toûjours visible, & d’ailleurs le cheval le fait connoître en marchant tout-à-fait sur