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Biseau, (Jardinage & Architecture.) Voyez Chamfrain.

Biseau, (ustencile d’Imprimerie.) c’est un morceau de bois long, large de douze à quinze lignes dans sa partie la plus large, sur sept à huit lignes d’épaisseur, très-uni d’un côté & de l’autre, qui va en diminuant depuis sa tête jusqu’à son extrémité. Il y en a de taillés pour la couche droite, & d’autres pour la couche gauche ; ainsi ils ne peuvent être changés de côté ; ils sont plus ou moins longs, suivant la grandeur de l’ouvrage. Le côté uni du biseau soûtient une des extrémités des lignes, & l’autre côté donne la facilité de serrer la forme avec les coins. Voyez Planche XI. fig. 5. lettre K L fig. 6. lettre L, M, fig. 7. lettre M, N.

Biseaux, (dans l’orgue.) c’est le diaphragme qui est placé entre le corps du tuyau & son pié. Voyez les articles Bourdon de 16 piés, ou 8 piés bouché, & Montre de 16 piés, où les deux sortes de biseaux sont décrits.

Biseau, outil dont les Tourneurs se servent : il est d’acier ; le tranchant en est formé par un plan incliné en angle aigu à la longueur de l’outil, & dont l’arrête est aussi oblique à cette même longueur : il y en a de droits, de gauches, de ronds, de revers. Voyez-en les figures Planche I. du Tour. Tous ces outils sont emmanchés dans des manches de bois garnis de viroles.

BISEGLIA, (Géog.) ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Bari, près le golfe de Venise. Long. 34. 19. lat. 41. 18.

* BISENTINA, (Géog.) petite île dans le lac de Bolsena, dans l’état de l’Eglise.

BISER, v. n. (Agriculture.) c’est baisser, noircir, dégénérer d’année en année ; les Laboureurs prétendent que le froment le meilleur bise & finit par devenir meteil & seigle, même dans les terres les plus fortes ; aussi recommandent-ils de les réveiller par la nouveauté du grain, & d’en aller chercher au loin pour cet effet, au moins tous les trois ou quatre ans. Mais le froment, quoique plus sujet à biser que les autres grains, ne bise pas seul ; la même chose arrive aux avoines dans-les terres froides, où l’on n’obtient qu’une avoine folle, qui donne beaucoup d’épis & de paille, & point de grain. Voyez l’article Avoine.

BISERTE, (Géog. anc. & mod.) ville maritime d’Afrique, dans le royaume de Tunis ; c’étoit autrefois la même qu’Utique. Lon. 28. 10. lat. 37. 20.

BISET, s. m. (Hist. nat. Ornith.) columba livia, oiseau qui ressemble beaucoup à notre pigeon ; mais il est un peu plus petit, les piés sont rougeâtres, & le bec est blanchâtre ; il y a un peu de couleur pourpre auprès des narines ; les plumes sont par tout le corps de couleur cendrée, à l’exception du bout de la queue qui est noirâtre, & des plumes du milieu qui sont un peu roussâtres ; le dessous du cou & les côtés paroissent de couleur de pourpre & de couleur verdâtre à différens aspects ; le dessus du cou est de couleur cendrée teinte de pourpre ; les quatre plus longues plumes de l’aile sont noirâtres & légerement teintes de roux ; les plus petites sont cendrées ; celles du milieu sont à moitié de couleur cendrée, & l’autre moitié qui est celle du dessus est noirâtre, & les plumes qui sont les plus proches du corps sont roussâtres. Cet oiseau a près de quatorze pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; il differe du pigeon ramier, en ce qu’il est beaucoup plus petit, & qu’il n’a point comme celui-ci de taches blanches autour du cou & dans les ailes. Willughbi, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

BISETTE, s. f. (Commerce.) espece de dentelle de fil de lin blanc, très-basse, & de peu de valeur ; elle

se travaille sur le coussin à l’épingle, & au fuseau ; comme les autres dentelles.

BISEURS, s. m. (Teinture.) c’est ainsi qu’on appelloit autrefois les maîtres Teinturiers du petit-teint, parce qu’il n’étoit permis qu’à eux de faire le bisage & réparage.

BISHOPS-CASTLE, (Géog.) petite ville d’Angleterre, de l’évéché de Hereford, dans le Shropshire.

BISIGNANO, (Géog.) ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre, avec titre de principauté. Long. 34. 10. lat. 39. 37.

BISMARCK, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans la vieille marche de Brandebourg, sur la Biese.

BISMUTH, (Chimie & Minéralogie.) c’est un demi métal ou métal imparfait, qui paroît être un assemblage de cubes assez grands, formés par de petites lames minces, appliquées les unes sur les autres : sa couleur ressemble assez à celle de l’étain & de l’argent ; mais lorsqu’il a été exposé quelque tems à l’air il devient bleuâtre ; il a beaucoup de ressemblance avec le régule d’antimoine & avec le zinc : le bismuth est très-cassant & facile à réduire en poudre ; il n’est point de demi-métal si aisé à fondre ; en effet il suffit de l’approcher d’une chandelle pour qu’il se mette à couler.

On trouve beaucoup de bismuth en Saxe, dans les mines de Sneeberg & de Freyberg, ainsi que dans presque toutes les mines d’où on tire du cobalt ; il est ordinairement lié à une pierre dure dans sa mine, qui est pesante, d’une fonte tantôt dure tantôt aisée, brillante comme de l’argent, & dont les signes distinctifs sont d’être de couleurs très-variées, comme jaune, verdâtre, rougeâtre, & de couleur de gorge de pigeon ; il s’en trouve de blanche ou de couleur d’argent sans aucun autre mêlange : les Allemands l’appellent misspickel, mais c’est un minéral purement arsenical. La vraie mine de bismuth contient, 1° beaucoup d’arsenic ; 2° une partie semi-métallique ou réguline ; 3° une terre pierreuse & vitrifiable, qui donne une couleur bleue au verre. M. Henckel n’y veut point admettre de soufre.

Il paroît que les anciens n’ont eu aucune connoissance du bismuth ; Agricola l’a confondu avec une espece de mine de plomb, qu’il nomme pyrites plumbi cinereus ; d’autres l’ont appellé étain cendré stannum cinereum : on le trouve souvent désigné par étain de glace. On l’a souvent qualifié de marcassite, par excellence, & de tectum argenti, parce que l’on soupçonne assez ordinairement une mine d’argent dans son voisinage. Quelques naturalistes ont prétendu qu’il ne se trouvoit que dans les mines d’étain : mais cette opinion est mal fondée, attendu qu’il est certain qu’il est très-souvent pur & sans mêlange d’aucun étain ou autre métal. Lazare Ercker croit que le bismuth n’est qu’une mine d’argent qui n’a pû parvenir à maturité. Il paroît qu’on ne lui a donné tant de noms différens, & qu’on n’a eu sur son compte des opinions si variées, qu’à cause des rapports & de la ressemblance qu’il a avec plusieurs autres métaux.

Il est vrai en effet que le bismuth contient ordinairement de l’argent, mais c’est en si petite quantité, qu’il est plus avantageux de le travailler pour d’autres usages.

Le bismuth a beaucoup de rapport avec le plomb ; si on le dissout dans du vinaigre, il l’adoucit comme lui, & produit un sucre tout-à-fait semblable à celui de saturne : mais il se dissout beaucoup plus facilement que le plomb dans l’esprit de nitre, & y produit une effervescence considérable, ce qu’on ne remarque pas dans le plomb.

Le bismuth a la propriété de se mêler très-facilement à tous les métaux, même les plus durs ; c’est ce qui lui a mérité quelquefois le nom d’aimant des -