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Leurs vivres ordinaires sont du riz, du poisson, des noix de cocos, & des herbages. On trouve chez eux d’assez bons ouvriers pour la construction des navires, pour la fonte des vaisseaux de cuivre, & pour forger des couteaux, des poignards, des javelines.

Les Hollandois ont plusieurs forteresses dans cette île, où ils ont acquis une grande autorité par leur puissance & leur commerce. Ils se sont fait respecter des rois d’Achem, de Bantam & de Java. Ils enlevent tout le poivre du pays, qui est le plus estimé des Indes après celui de Cochin.

Selon Maffaei l’île de Sumatra est la Chersonnèse d’or des anciens ; du-moins n’est-ce point la presqu’île de Malacca, car il n’y a point du tout d’or dans tout le pays autour de Malacca, & l’on trouva beaucoup d’or dans l’île de Sumatra lorsque les Portugais s’en emparerent. (D. J.)

SUMBI, (Géog. mod.) province d’Afrique au royaume d’Angola, dans l’Ethiopie occidentale. Elle est située par les 11 deg. de latitude méridionale. Plusieurs rivieres la traversent & l’arroseroient suffisamment pour la fertiliser, si elle étoit cultivée, & qu’on détruisît les bêtes sauvages qui la désolent. Ses habitans ont les mêmes coutumes & la même religion que les Chissames. (D. J.)

SUMES, (Mytholog.) les Carthaginois honoroient Mercure sous ce nom, qui signifioit en langue punique, le messager des dieux. (D. J.)

SUMMANALIE, s. m. (Mytholog.) gâteau de farine, fait en forme de roue. Les uns dérivent ce mot du dieu Summane auquel on les offroit ; d’autres de sumen, ou de la mamelle de la truie dont ils avoient la forme.

SUMMANE, (Mytholog.) un des dieux des enfers : les Mythologues ne s’accordent point sur cette divinité. Ovide parlant des temples qu’on rebâtit en l’honneur de ce dieu, pendant la guerre contre Pyrrhus, témoigne qu’on ne savoit pas bien quel dieu c’étoit. Pline le naturaliste observe qu’on attribuoit à Summanus, les foudres & les tonnerres qui arrivoient pendant la nuit, au lieu que ceux qui se faisoient entendre de jour étoient censés venir de Jupiter.

Les anciens romains, au rapport de S. Augustin, avoient eu plus de vénération pour ce dieu infernal, que pour Jupiter même, jusqu’au tems qu’on bâtit le fameux temple du Capitole, qui attirant alors tous les vœux des Romains, fit oublier jusqu’au nom de Summanus. Cependant il avoit encore un temple à Rome du tems de Pline, auprès de celui de la Jeunesse, & une fête qu’on célébroit le 24 Juin. On lui immoloit deux moutons noirs, ornés de bandelettes noires.

Macrobe prétend avec beaucoup de vraissemblance, que Summanus n’est qu’un surnom de Pluton, que c’est l’abregé de summus manium, le chef & le souverain des manes, ou le prince des dieux de l’enfer.

Cicéron raconte que le dieu Summanus avoit une statue qui n’étoit que de terre, placée sur le faîte du temple de Jupiter. Cette statue ayant été frappée de la foudre, & la tête ne s’en étant trouvée nulle part, les aruspices consultés répondirent que le tonnerre l’avoit jettée dans le Tibre : elle y fut trouvée toute entiere, à l’endroit qu’ils avoient désigné. (D. J.)

SUMMASENTA, (Hist. nat.) c’est le nom que les Espagnols donnent à des vents d’est & de sud-est, qui se font quelquefois sentir nuit & jour pendant une semaine entiere ; ils sont frais & secs, & regnent pendant les mois de Février, de Mars & d’Avril dans la baie de Campêche, dans un espace d’environ 120 lieues, ils soufflent sur-tout dans les basses marées : on dit qu’ils different également des vents de terre & des vents de mer.

Summasenta, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique septentrionale. Elle a son embouchure sur la côte de la baie de Campêche. On la trouve à l’est du lac des Marées, lorsqu’on entre à Port-Royal. Elle est petite, mais néanmoins assez grande pour donner entrée aux pirogues. (D. J.)

SUMMUS LACUS ou SUMMO LACO, (Géog. anc.) comme décrit l’itinéraire d’Antonin ; bourgade d’Italie dans le pays des Eugani. L’itinéraire d’Antonin la place sur la route Brigantia à Milan, en prenant par le lac Larius, & il la marque entre Murus & Comum, à vingt milles de la premiere de ces places, & à quinze milles de la seconde. Cette bourgade conserve encore aujourd’hui son ancien nom un peu corrompu, car on l’appelle Sammoleco. Mais si elle a été autrefois très-considérable, elle a perdu tout son ancien lustre, par la chûte d’une montagne voisine, qui l’a tellement ruinée qu’à peine en voit-on quelques vestiges à six milles de Chiavenne. Ce lieu avoit pris son nom de sa situation sur la rive de la partie septentrionale du lac Larius, à laquelle on donnoit anciennement le nom de Lacus summus, par opposition à la partie méridionale qu’on appelloit Lacus inferior. (D. J.)

SUMMUS PENINUS ou SUMMUM PENINUM, (Géog. anc.) lieu des Alpes pénines, marqué dans l’itinéraire d’Antonin sur la route de Milan à Mayence, en prenant par les Alpes pénines. Ce lieu se trouve entre Augusta Prætoria & Octodurum, à vingt-cinq milles de chacune de ces places. Il avoit été ainsi nommé à cause de sa situation sur le haut de la montagne, où l’on adoroit anciennement le dieu Pennius dont parle Tite-Live, liv. XXI. ch. xxxviij, & dont il est fait mention dans une ancienne inscription rapportée par Gudius, page 54. n°. 6.

Lucius Lucullus
Deo Pennio
Optimo,
Maximo,
Domum dedit.

Cette montagne s’appelle à-présent le Grand S. Bernard. (D. J.)

SUMMUS-PYRENAEUS, (Géog. anc.) lieu que l’itinéraire d’Antonin place sur une des routes de la Gaule en Espagne, savoir sur celle de Narbonne à Terragone. Ce lieu est marqué entre ad Centuriones & Juneiria, à seize milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du second. Il avoit pris son nom de sa situation au sommet des Pyrénées, & aux confins de la Gaule & de l’Espagne. Ce lieu est appellé aujourd’hui Port par les François, & Puerto par les Espagnols ; & il fait encore la séparation du Lampourdan avec le Roussillon. (D. J.)

SUMPTUM, s. m. (Gram. Jurisprud.) terme de chancellerie romaine, qui signifie une copie collationnée, que les maîtres du registre des suppliques délivrent d’une signature insérée dans leurs registres, au bas de laquelle ils mettent de leur main sumptum ex registro supplicationum apostolicarum, collationatum per me n… ejusdem registri magistrum. Voyez le traité de l’usage & pratique de cour de Rome, par Castel, tome I. p. 39. (A)

SUNA, (Religion mahométane.) nom du recueil des traditions qui concernent la religion mahométane ; c’est leur thalmud ; mais les exemplaires de ce thalmud sont fort différens les uns des autres, parce que la tradition est toujours différente, selon les divers pays. Aussi celles des Perses musulmans, des Arabes, des Africains, des habitans de la Mecque, sont opposées les unes aux autres. Cette opposition a produit les diverses sectes de la religion mahométane, & a introduit toutes les variations qui regnent dans les explications de l’alcoran. (D. J.)