Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ger la pêche, c’est de la manger crue, soit avec du sucre, soit sans sucre ; viennent ensuite la compote & la marmelade. La pêche confite à l’eau-de-vie ou à l’esprit-de-vin, ne vaut absolument rien ; elle est toujours échauffante & indigeste, parce qu’elle devient coriasse par cette préparation, qui exige d’ailleurs qu’on la prenne avant sa maturité. Cette observation doit porter à croire qu’il vaut mieux boire sur la pêche de l’eau que du vin, contre l’opinion & la coutume.

On a long-tems & très-anciennement pensé que la pêche étoit un poison en Perse, que l’on croit être le sol natal du pêcher. Columelle rapporte cette opinion, & Pline la réfute. Il est très-vraissemblable qu’une pêche sauvage est un très-violent purgatif. L’analogie déduite de la vertu des feuilles & des fleurs du pêcher, qui peuvent être regardées comme à peine altérées par la culture & par le climat, tandis que le fruit est absolument dénaturé par ces deux causes ; cette analogie, dis-je, fournit une violente présomption, si l’on se rappelle sur-tout les observations qui ne manquent pas sur une foule de faits semblables, sur beaucoup de substances végétales naturellement vénéneuses, adoucies par la culture & par le changement de climat.

Les fleurs du pêcher fournissent à la médecine un de ses purgatifs les plus usités, sur-tout pour les enfans. C’est leur infusion, & plus souvent encore un sirop simple préparé avec cette infusion, qu’on emploie ordinairement. On les donne aussi, mais fort rarement en substance, mangées fraiches sous forme de salade, ou préparées avec le sucre sous la forme de conserve. Tous ces remedes rangés dans la classe des purgatifs doux, ne laissent pas que d’avoir une certaine activité, de causer des tranchées dans différens sujets, & de produire même l’effet hydragogue. Les fleurs s’ordonnent par pincées dans les infusions purgatives ; & la dose du syrop est depuis demi-once jusqu’à trois & quatre onces.

Les fleurs de pêcher passent encore pour un bon vermifuge, qu’on peut donner utilement aux enfans dans la double vue de tuer & de chasser les vers.

Il faut remarquer que les fleurs de pêcher ne doivent pas être soumises à la décoction ; elles sont du nombre des substances dont la vertu purgative réside, au moins en partie, dans les principes volatils. Voyez Décoction, Infusion, & Purgatif. (b)

Pécher, v. act. Voyez l’article Péché.

Pêcher, Pêcheur, (Marine.) pêcher une ancre ; c’est rapporter une ancre du fond de l’eau avec celle du vaisseau, lorsqu’on l’a relevé ; ce qui arrive quelquefois lorsqu’on mouille dans des rades fort fréquentées. Pêcher un bris de naufrage.

Pecher, (Géogr. moderne.) ou Pakir, selon M. de l’Isle, ville de l’Arabie heureuse, située au bord de la mer, dans le royaume de Fartague selon les uns, & selon d’autres au royaume de Caresen.

PÊCHERIE, s. f. (Pêche & Commerce.) lieu où l’on fait la pêche ; il se dit aussi des plages de la mer orientale ou occidentale, & même de quelques rivieres où l’on pêche des huitres perlieres.

Les pêcheries d’orient sont celles de l’île de Bahren dans le golfe Persique, de Carifa vis-à-vis Bahren, sur la côte de l’Arabie heureuse ; de Manar, sur les côtes de l’île de Ceylan, & de quelques endroits de celles du Japon. Les pêcheries des Indes d’occident sont toutes dans le golfe du Méxique, le long de la côte de terre ferme de l’Amérique ; entr’autres à la Cubagua, à l’île de la Marguerite, à Comogore, à Rio de la Hacha, & à Sainte-Marthe. Enfin les pêcheries d’Europe qui sont les moins considérables, sont le long des côtes d’Ecosse ; mais ces dernieres perles sont la plus grande partie baroques. (D. J.)

PÊCHETEAU, voyez Baudroie.

PÊCHEUR, s. m. celui qui fait métier de la pêche. Voyez l’article Pêche.

Pécheur, (Gramm. & Théolog.) celui qui commet le péché. Voyez l’article. Péché.

Pêcheur, voyez Martin-pêcheur.

PÉCHINIENS, s. m. pl. (Géogr. anc.) Pechini ; peuples d’Ethiopie sous l’Egypte. Ptolomée, l. IV. c. viij. les place entre le fleuve Astapode, & le mont Garbatus. Les Péchiniens, selon toute apparence, sont les Pygmées d’Homere. Il y a lieu de croire que c’est la ressemblance du nom & la petite taille de ce peuple, qui ont donné occasion aux Grecs de les appeller des Pygmées, du mot πυγμὴ, le poing, ou plûtôt de celui de πυγὼν, qui signifie une coudée, & qui a tant de conformité avec le nom des Péchiniens. Les Poëtes n’ont pas toujours cherché des rapports si marqués, pour en faire le fondement de leurs fables. Ils avoient appris par le récit de quelques voyageurs, que les Péchiniens étoient d’une petite taille ; que les grues se retiroient en hiver dans leur pays, & que ces peuples s’assembloient pour les détruire. Quel fond à un poëte grec pour une fable aussi jolie que celle des Pigmées ! mais ce n’est pas la seule conjecture qui puisse établir cette opinion ; beaucoup d’autres très fortes, qu’il seroit trop long de rapporter, contribuent à faire voir que tout ce qu’on a publié des Pygmées, convient parfaitement aux Péchiniens.

PECHLARN, (Géogr. mod.) ville d’Allemagne dans la basse Autriche, sur la rive droite du Danube, à l’endroit où la riviere d’Erlaph se jette dans ce fleuve. La ressemblance du mot Erlaph avec celui d’Arélape ou Arlape, fait croire que Pechlarn est l’Arélape des anciens, mot qui vient par corruption de Ara lapidea ; comme le Danube est fort large dans cet endroit, les Romains y tenoient une flote. Pechlarn appartient à l’évêque de Ratisbonne ; elle est à deux milles au-dessous d’Ips, & à un grand mille de Melek. Long. 33. 24. lat. 48. 14.

PECHTEMAL, s. m. (Terme de relation.) c’est un tablier rayé de blanc & de bleu, dont les Turcs se couvrent dans le bain, & qu’ils mettent autour du corps, après avoir ôté leurs habits.

PECK, s. m. (Mesure de continence.) mesure dont on se sert en Angleterre pour mesurer les grains, graines, légumes, & autres semblables corps solides.

Le peck tient deux gallons à raison d’environ huit livres, poids de trois le gallon. Quatre pecks font un boisseau ; quatre boisseaux un comb ou carnok ; deux carnoks une quarte, & dix quartes un lest, qui tient 5120 pintes ; ce qui revient à environ autant de livres poids de trois.

PECOULS, s. m. pl. (Terme d’Imagers.) les pécouls, autrement nommés petits bassins, sont des bordures de bois unies, qui servent à encadrer des estampes d’une grandeur déterminée.

PECQUET, réservoir de (Anat.) Pecquet naquit à Dieppe, & s’est illustré par la découverte du réservoir du chyle, qui porte son nom.

PECTEN, s. m. en Botanique ; c’est le grain du bois de toutes sortes d’arbres. Voyez Bois & Arbre.

Pecten, en Anatomie, est usité par quelques auteurs pour exprimer l’endroit des os pubis, ou la partie inférieure de l’hypogastre, ordinairement recouverte de poil.

PECTINAL, act. (Icthyolog.) c’est le nom qu’on donne aux poissons dont l’arrête imite les peignes, tels que la sole, la plie, la limande, le flez, le flételet, le carrelet, le picot, &c. On fait une chasse particuliere des poissons pectinaux. (D. J.)

PECTINEUS, en Anatomie ; c’est un des muscles de la cuisse ; il est ainsi nommé parce qu’il vient de la partie antérieure des os pubis. Voyez Pl. Anatom. Il se termine au-dessous du petit trochanter.

PECTINITE, (Hist. nat.) c’est ainsi qu’on nomme