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L’on est plus occupé aux pieces de Corneille ; l’on est plus ébranlé & plus attendri à celles de Racine. Corneille est plus moral, Racine est plus naturel. Il semble que l’un imite Sophocle, & que l’autre doit plus à Euripide.

Le parallele des deux poëtes par M. de la Mothe est plus court, moins approfondi, mais léger, délicat, & agréable.

Des deux souverains de la scene
L’aspect a frappé nos esprits ;
C’est sur leurs pas que Melpomène
Conduit ses plus chers favoris ;
L’un plus pur, l’autre plus sublime,
Tous deux partagent notre estime
Par un mérite différent.
Tour-à-tour ils nous font entendre
Ce que le cœur a de plus tendre,
Ce que l’esprit a de plus grand.

Voilà comme on fait le parallele des grands hommes ; Plutarque a lui-même ouvert cette carriere avec un goût admirable. (D. J.)

Paralelles, (Fortific.) ce sont des lignes qui sont presque paralleles au côté attaqué de la place. Une attaque en forme demande communément trois paralleles ; on les nomme autrement places d’armes. Ozanam. (D. J.)

PARALLÉLEPIPEDE, s. m. en Géométrie, c’est un corps ou solide compris sous six parallélogrammes, dont les opposés sont semblables, paralleles & égaux, comme dans la Pl. VI. de Géom. fig. 38.

Quelques-uns définissent le parallélepipede, un prisme dont la base est un parallélogramme. Voyez Prisme.

Propriétés du parallélepipede. Tous les parallélepipedes, prismes, cylindres, &c. dont les bases & les hauteurs sont égales, sont égaux entre eux.

Un plan diagonal divise un parallélepipede en deux prismes triangulaires égaux ; c’est pourquoi un prisme triangulaire n’est que la moitié d’un parallélepipede de même base & de même hauteur.

Tous les parallélepipedes, prismes, cylindres, &c. sont en raison composée de leur base & de leur hauteur ; c’est pourquoi si leurs bases sont égales, ils sont en raison de leur hauteur ; & si les hauteurs sont égales, ils sont en raison de leurs bases. Voyez Mesure.

Tous les parallélepipedes semblables, c’est-à-dire dont les côtés & les hauteurs sont proportionnels, & dont les angles correspondans sont les mêmes, sont en raison triplée de leur côté homologue ; ils sont aussi en raison triple de leur hauteur.

Tous les parallélepipedes, prismes, cylindres, &c. égaux en solidité, sont en raison réciproque de leur base & de leur hauteur.

Mesurer la surface & la solidité d’un parallélepipede. Déterminez les aires des parallélogrammes ILMK, LMON, OMKP (voyez Parallélogramme), faites-en une somme, & multipliez-la par 2 ; le produit sera la surface du parallélepipede.

Ensuite si on multiplie la base ILMK par la hauteur MO, le produit sera la solidité ; supposons, par exemple, LM=36, MK= 15, MO=12,

alors ILMK = 36 × 15 = 540,
LMON = 36 × 12 = 432,
OMKP = 15 × 12 = 180,

dont la somme est 1152,

laquelle multipliée par 2 produit 2304 pour la surface du parallélepipede proposé ; & en multipliant par 12 la face ILMK=540, l’on aura 6480 pour sa solidité. Voyez Mesure. Chambers.

PARALLELIPIPEDE, s. m. Voyez Parallélepipede.

PARALLELISME, s. m. (Geom.) c’est la propriété

ou l’état de deux lignes, deux surfaces, &c. également distants l’un de l’autre. Voyez Parallele, Parallelogramme), &c.

Parallelisme de l’axe de la terre, en Astronomie ; c’est cette situation constante de l’axe de la terre, en conséquence de laquelle, quand la terre fait sa révolution dans son orbite, si l’on tire une ligne parallele à son axe, dans une de ses positions quelconques, l’axe dans toutes ses autres positions sera toujours parallele à cette même ligne ; il ne changera jamais la premiere inclinaison au plan de l’écliptique ; mais il paroîtra constamment dirigé vers le même point du ciel. Ce parallelisme, & les effets qui en résultent, ont été très-bien développés dans les instit. astronomiques, & nous croyons ne pouvoir mieux faire que de transcrire ici tout cet endroit, quoiqu’un peu long, parce qu’il ne nous a pas paru possible de l’abréger, ni de nous expliquer plus clairement.

Le parallelisme de l’axe de la terre doit arriver naturellement, si la terre parcourant son orbite, n’a d’autre mouvement propre que celui de la rotation au-tour de son axe. Car soit une planete quelconque, dont le centre parcoure une petite portion de son orbite, qu’on peut regarder ici comme une ligne droite A B, fig. 53 astron. cet astre étant en A, si l’on tire un diametre CD incliné sous un certain angle à la ligne AB ; il est évident que si cette planete n’a d’autre mouvement que celui selon lequel elle s’avance de A vers B, son diametre CD ne doit jamais avoir d’autre direction que selon la ligne dc, parallele au premier diametre CD : mais si outre ce mouvement de translation on imagine que la planete en ait une autre de rotation au-tour de son axe CD, quoiqu’il soit vrai de dire en ce cas que tous les autres diametres de cette planete changent continuellement de direction, le vrai axe CD ou cd, est néanmoins exempt de ce mouvement de rotation : il ne sauroit changer sa direction, mais il doit toujours demeurer parallele à lui-même en quelqu’endroit qu’il se trouve.

Le parallelisme de l’axe terrestre & son inclinaison au plan de l’écliptique est la cause de l’inégalité des jours & de la différence des saisons : supposons en effet que l’œil regarde obliquement le plan de l’orbite de la terre, dont la projection, selon les regles de la perspective, doit paroître alors une ovale ou ellipse, au milieu de laquelle se trouve le soleil en S : si l’on mene par le centre de cet astre la droite ♈ S ♎, fig. 54, parallele à la section commune de l’écliptique & de l’équateur, & qui rencontre l’écliptique en deux points ♈ & ♎ ; il est clair que lorsque la terre paroîtra dans l’un de ces deux points, la ligne ♈ ♎ qui joint les centres de la terre & du soleil sera pour lors dans la section commune des deux plans ; cette ligne, dis-je, de même que la section commune des plans de l’écliptique & de l’équateur ne doivent former qu’une même ligne droite : elle-sera donc en ce cas perpendiculaire à l’axe de la terre, puisque c’est une de celles qui se trouvent dans le plan de l’équateur. Mais cette même ligne droite étant aussi perpendiculaire au plan du cercle, que nous avons dit être le terme de la lumiere & de l’ombre, il suit que l’axe de la terre se trouvera pour lors dans le plan de ce cercle, & passera par conséquent par les poles ; ensorte qu’il divisera tous les paralleles à l’équateur en deux parties égales. La terre étant donc au commencement de ♎, & le soleil paroissant pour lors au commencement du ♈ dans la commune section des plans de l’écliptique & de l’équateur, cet astre doit par conséquent nous paroître alors dans l’équateur céleste sans aucune déclinaison, soit au nord, soit au midi, étant à égale distance des poles. Il est encore