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le Forès, sur la petite riviere de Vezize, au pié d’une montagne. On l’appelle en latin Mons Brisonis, du nom de son fondateur. Elle est à 12 lieues de Vienne, 14 S. O. de Lyon, 96 S. O. de Paris. Long. 21. 42. lat. 45. 32.

Cette ville a donné naissance à Antoine du Verdier, seigneur de Vauprivas, qui se rendit célebre dans le xvj. siecle par sa bibliotheque des auteurs françois, tout fautif & tout imparfait qu’est cet ouvrage.

Jacques-Joseph Duguet, l’une des meilleures & des plus laborieuses plumes du parti janséniste, naquit au milieu du dernier siecle à Montbrison. Son style est formé sur celui des bons écrivains de Port-Royal. Il auroit pu, comme eux, rendre de grands services aux lettres. Ses Traités de morale & de piété sont trop diffus. Son Explication du mystere de la passion de notre Seigneur en 9 volumes prouve une grande fécondité d’imagination. Son livre de l’Education d’un roi, achevé par une autre main, fit beaucoup de bruit. M. Duguet fut persécuté & même contraint de s’expatrier. Enfin il revint sur ses vieux jours à Paris, & y est mort en 1733 à 84 ans. (D. J.)

MONT-CARMEL, (Hist. mod.) nom d’un ordre de chevalerie, auquel est joint celui de S. Lazare de Jérusalem. Voyez S. Lazare. Les chevaliers de cet ordre portent sur le côté gauche de leur manteau une croix de velours ou de satin tanné, à l’orle ou bordure d’argent ; le milieu de la croix est rond, chargé d’une image de la Vierge environnée de rayons d’or, le tout en broderie. Ils portent aussi devant l’estomac une croix d’or avec l’image de la Vierge émaillée au milieu, attachée à un ruban de soie. Cet ordre fut rétabli sous Henri IV. par les soins de Philibert de Nerestang, puis confirmé par Louis XIV. en 1664 ; mais en 1691, le roi en sépara plusieurs biens, se contenta du titre de souverain protecteur. Les chevaliers jouissent de quelques commanderies & privileges. Voyez S. Lazare.

MONT-CASSIN, (Géog.) mentagne d’Italie au royaume de Naples, au sommet de laquelle est la célebre abbaye du Mont-Cassin, où saint Benoît fonda la regle de son ordre. Long. 31. 25. latit. 41. 35.

MONT-CENIS, (Géogr.) en latin Cinesius-Mons, partie des Alpes que les anciens nommoient Cottiennes ; elle sépare le marquisat de Suze de la Morienne. On divise le Mont-Cenis en petit & en grand Mont-Cenis. Le premier est moins élevé, & le plus proche du Piémont. Quelques auteurs l’appellent Jugum Sibenicum. Son nom moderne lui vient de la petite riviere Cenis, qui en descend ; la Novalese, bourg du Piémont, est au pié du petit Mont Cenis. On y prend des mulets pour monter au plus haut endroit du passage où se trouve une plaine, au milieu de laquelle est un petit lac très-profond. Le côté qui regarde la Savoie s’appelle le grand Mont-Cenis ; il est plus haut & plus roide que l’autre, quoique les chevaux y passent continuellement ; mais ce sont des hommes pour l’ordinaire qui portent les voyageurs de ce côté-là. (D. J.)

MONT-CYLLENE, (Géog. anc. & mod.) en latin Cyllene, Cyllena, Cyllenius, nous disons aussi en françois Monts Cylléniens, célebre montagne du Péloponnese en Arcadie. C’étoit la plus haute montagne de ce pays-là au jugement de Strabon ; & Dicéarque qui l’avoit mesurée, lui donnoit 14 à 15 stades de hauteur, c’est-à-dire plus de 1700 pas. Pausanias rapporte qu’il y avoit sur son sommet un temple consacré à Mercure. De-là vient que la fable a fait naître ce dieu sur le Mont-Cyllene ; & Virgile, Enéide l. VIII. v. 138, n’a pas oublié d’en attester la vérité, comme s’il en eût été témoin.

Vobis Mercurius pater est, quem candida Maia
Cyllenae gelido conceptum vertice fudit.

Les monts-Cylleniens commencent à Sycione, vont de l’orient à l’occident jusqu’à Patras, d’où s’étendant au midi vers Chiarenza, l’ancienne Cylléné dont ils ont emprunté le nom, ils forment les bornes nouvelles de l’Achaïe dans toute son étendue, & de l’Arcadie au septentrion & au couchant.

Non-seulement il sort des monts-Cylléniens plusieurs rivieres qui arrosent ces provinces, mais divers sommets de ces montagnes laissent entre eux des vallons, ou plutôt des plaines enfermées de tous côtés par des collines.

Ces plaines sont fertiles & arrosées par les ruisseaux qui descendent de ces montagnes ; mais comme ces plaines n’ont point d’issues, elles seroient inondées, si les ruisseaux qui en découlent ne trouvoient des gouffres dans lesquels ils se précipitent, pour aller en sortir dans d’autres plaines semblables qui sont au-dessous des premieres ; ce jeu de la nature le répete cinq à six fois, au rapport de M. Fourmont. C’est ainsi que se forment le Psophis, l’Erymanthe & l’Alphée. (D. J.)

MONT-DAUPHIN, (Géograph.) petite place de France dans le Dauphine, à 3 lieues d’Embrun sur une montagne escarpée & presque environnée de la Durance. Louis XIV. fit fortifier cette petite place en 1693. Long. 24. 20. latit. 44. 40.

MONT-DIDIER, (Géograph.) en latin moderne Mons-Desideri, ancienne petite ville de France en Picardie. Quelques-uns de nos rois de la troisieme race y ont eu leur palais, & y ont tenu leur cour. Elle est sur une montagne à 7 lieues d’Amiens & de Compiegne, 23 N. E. de Paris. Long. selon Cassini, 20. 5′. 23″. latit. 49. 39.

M. Galland (Antoine), un des savans antiquaires du xvij. siecle, naquit de parens fort pauvres à 2 lieues de Mont-Didier. Il fit trois voyages au levant, s’attacha particulierement à l’étude des médailles, & apprit à fond pendant son long séjour dans ce pays-là le turc, l’arabe, le persan & le grec vulgaire. Il mourut en 1715, âgé de 69 ans. Son Dictionnaire numismatique a été remis après sa mort à l’académie des Inscriptions, dont il étoit membre. C’est un livre qui manque aux sciences. Les manuscrits orientaux qu’il avoit recueillis ont passé à la bibliotheque du roi. Il a eu la plus grande part à la bibliotheque orientale de Herbelot. On lui doit les mille & une nuits, contes arabes, en 10 volumes in-12. Il a publié une histoire de la trompette chez les anciens, & l’explication de quantité de médailles en plusieurs brochures, qui mériteroient d’être rassemblées en un corps. (D. J.)

MONT-D’OR, (Géogr.) montagne de France & l’une des plus hautes de l’Auvergne. Elle s’éleve, selon M. Maraldi, de 1030 toises au-dessus de la surface de la Méditerranée ; & selon MM. Thury & le Monnier, de 1048 toises. Voyez d’autres détails curieux sur cette montagne dans les observations d’histoire naturelle, par M. le Monnier, medecin. Je me contenterai seulement de remarquer qu’elle a donné son nom aux eaux & aux bains que l’on nomme les bains du Mont-d’or. Il est bon cependant d’être averti qu’ils sont éloignés de cette montagne d’une grande lieue, & que leur véritable situation est au pié de la montagne de l’Angle. (D. J.)

MONTE, la monte d’un haras, c’est le tems, le lieu & l’heure où l’on fait courir les jumens, aussi bien que le registre qu’on en tient.

MONTÉ, HAUT MONTÉ, voyez Haut.

Monté, adj. (Marine.) se dit d’un nombre d’hommes & de canons qui sont sur un vaisseau. On dit un vaisseau monté de 60 canons & de 400 hommes.

MONTE-ALVERNO, (Géogr.) en latin Alvernus ; montagne d’Italie en Toscane, à 14 milles de Florence, à 10 N. de Borgo-san-Sepolcro, aux con-