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Il ne faut point confondre la substance dont il s’agit ici avec celle que les Chimistes appellent magnesia ou magnésie blanche, qui est un produit de l’art. Voyez Magnésie. (—)

MANGARZAHOC, s. m. (Hist. nat.) grand animal quadrupede de l’île de Madagascar, que l’on regarde comme un onagre ou âne sauvage, & qui sait braire comme lui.

MANGAS, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit des Indes orientales, qui est très-commun dans l’île de Java. Son goût surpasse celui de nos meilleures pêches ; l’arbre qui le produit ressemble à un noyer, mais dont les branches sont peu touffues & chargées de feuilles. Ce fruit est oblong, d’un verd jaunâtre, tirant quelquefois sur le rouge ; il renferme un noyau très-amer, mais qui rôti sur les charbons, ou confit dans du sucre perd son amertume ; on vante sa vertu contre le flux de sang & contre les vers. Il y a encore une espece de mangas, que l’on regarde comme un poison très-subtil.

MANGASEJA. (Géog.) Le Brun écrit Mungaseja ; ville de l’empire russien dans la partie septentrionale de la Sibérie, dans la province de Jeniscéa, sur la droite de la riviere de Jeniscéa vers le cercle polaire, au 105 degré de longitude. (D. J.)

MANGELIN, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert pour peser les diamans aux mines de Raolconda & de Gani, autrement Coulours. Le mangelin de ces deux mines pese un carat ou trois quarts de carat, c’est-à-dire, sept grains. Il y a aussi dans les royaumes de Golconda & de Visapour des mangelins qui pesent un carat & trois huitiemes de carat. Les mangelins de Goa dont se servent les Portugais, ne pesent que cinq grains. On les nomme plus ordinairement mangalis. Voyez Mangalis. Dictionnaire de Commerce. (G)

MANGEOIRE ou CRÊCHE, s. f. (Maréchalerie.) auge des chevaux qui est appliquée sous le ratelier, où l’on met l’avoine, le son, ou autre chose qu’on leur donne à manger. On met des anneaux de fer de distance en distance au-devant ou à la devanture de la mangeoire en-dehors, dont les uns servent à attacher les longes du licou de chaque cheval, & les autres à arrêter les cordes d’un bout des barres qui séparent les chevaux les uns des autres. Devanture de mangeoire, c’est l’élévation ou bord de la mangeoire du côté du poitrail des chevaux. Enfonçure de la mangeoire, est le creux ou le canal de la mangeoire, dans lequel on met le son, l’avoine, &c.

MANGER, verbe ou s. m. (Méd. Diete.) se dit de l’action de prendre des alimens solides pour se nourrir : cette action se fait par l’intrusion dans la bouche, suivie de la mastication, de la déglutition & de la digestion.

On ne peut pas dire que ce soit manger, que de prendre par la bouche & d’avaler même des matieres qui ne sont pas susceptibles d’être digérées : ainsi ce n’est qu’improprement qu’on peut dire de quelqu’un, qu’il mange de la terre, de la craie, des pierres, du charbon, &c. parce que ces différentes matieres ne peuvent être prises comme aliment : il n’y a que celles qui sont alibiles, qui soient la matiere du manger, comme les fluides convenables sont celle du boire : quoiqu’on dise aussi très-improprement que l’on boit du sang, de l’urine, &c. c’est, dans l’un & l’autre cas, pour exprimer que l’on prend ces différentes choses par la bouche, & que l’on les avale par le même méchanisme qui sert à manger & à boire. Voyez Aliment, Nourriture, Mastication, Déglutition, Digestion.

Le manger & le boire sont une des six choses qu’on appelle, dans les écoles, non-naturelles. Voyez Non-naturelles, choses, Hygiene, Régime.

Manger. (Marine.) Ce terme n’est en usage

qu’au passif. On dit être mangé par la mer, pour dire que la mer étant extrèmement agitée entre par les hauts du vaisseau, sans qu’on puisse s’en garantir.

Manger du sable : avoir mangé du sable. Cela se dit du timonnier qui, étant au gouvernail, a secoué le sable de l’horloge pour le faire passer plus promptement, ou qui a tourné le sablier trop-tôt & avant que tout le sable soit passé.

MANGERA, (Géog.) petite île de la mer du Sud, entre les terres basses du golfe d’Anapalla & la pointe de Caswina ; on lui donne environ deux lieues de circuit ; elle n’a qu’un bourg habité par des Indiens. (D. J.)

MANGEUR DE FOURMIS, Pl. VI. fig. 3. (Hist. nat.) voyez Fourmillier. M. Brisson distingue quatre especes de fourmillier. 1°. Le fourmillier à la description duquel nous renvoyons, & qu’il appelle fourmillier tamanoir, voyez Fourmillier. 2°. Le fourmillier tamandua, qui est plus petit de moitié que le fourmillier tamanoir ; sa queue est presque rase, la tête, les jambes, les piés, la queue & toute la partie antérieure du corps sont de couleur de paille ; la partie postérieure a une couleur brune, roussâtre, qui couvre la poitrine transversalement, qui passe sur les côtés & s’étend jusque sur le dos : cet animal se trouve dans la Guyane & au Bresil. 3°. Le fourmillier à longues oreilles ; il a trois doigts aux piés de devant & un à ceux de derriere. L’ongle du doigt du milieu des piés de devant est beaucoup plus long que les autres ; les oreilles sont longues & pendantes ; le corps est couvert de longs poils d’un châtain clair en-dessus, & d’un brun plus foncé en-dessous : ce fourmillier est dans les Indes occidentales. 4°. Le petit fourmillier ; il n’a qu’environ quinze pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu’à l’extrémité de la queue qui est plus longue que le corps & la tête. Il n’a que deux doigts aux piés de devant & quatre à ceux de derriere ; l’ongle extérieur des piés de devant est très-grand. Le poil est doux comme de la soie, & de couleur jaunâtre mêlée de gris. Cet animal se trouve dans la Guyane. Voyez le regne animal, &c. pag. 25 & suiv. Voyez Quadrupede.

Mangeur de feu, (Hist. mod.) Nous avons une grande quantité de charlatans qui ont excité l’attention & l’étonnement du public en mangeant du feu, en marchant dans le feu, en se lavant les mains avec du plomb fondu, &c.

Le plus célebre est un anglois nommé Richardson, dont la réputation s’est étendue au loin. Son secret, qui est rapporté dans le journal des Savans de l’année 1680, consistoit en un peu d’esprit de soufre pur dont il se frottoit les mains & les parties qui étoient destinées à toucher le feu ; cet esprit de soufre brûlant l’épiderme, endurcissoit la peau & la rendoit capable de résister à l’action du feu.

A la vérité ce secret n’est pas nouveau. Ambroise Paré nous assure qu’il a éprouvé par lui-même qu’après s’être lavé les mains dans sa propre urine ou avec de l’onguent d’or, on peut en sureté les laver avec du plomb fondu.

Il ajoute qu’en se lavant les mains avec le jus d’oignon, on peut porter dessus une pelle rouge, tandis qu’elle fait distiller du lard.

MANGEURES, s. f. (Vénerie.) ce sont les pâtures des loups & sangliers.

MANGI, (Géog.) contrée de l’Asie à l’extrémité orientale du continent. Marco Polo, vénitien, nous donne une idée charmante de ses habitans. Le Mangi est la partie méridionale de la Chine, comme le Cathai est la partie septentrionale. (D. J.)

MANGLE, s. m. (Botan.) genre de plante à fleur monopétale en forme d’entonnoir, tubulée & profondement découpée, de même que le calice, du-