une manière de vous obliger que vous préféreriez à toute autre.....
Si votre sœur se résout à ce que nous lui demandons et que vous nous ayez tous les deux, Sophie, prenez garde, ne la regardez pas plus tendrement que moi ; ne la baisez pas plus souvent. Si cela vous arrive, je le saurai. Adieu, mon amie, à demain. Ô la belle soirée que celle d’hier ! Vous êtes bien touchée, bien tendre ; et Mlle Boileau avait de l’esprit comme un ange ; elle était heureuse de votre bonheur et du mien, cela est d’une âme charmante.
III
Bonjour, mon ami. Je ne vous vis point hier. Le Baron, qui agit fort librement avec ses amis, ne dînait point hier chez lui. J’allai au Palais-Royal, et je recommandai au portier de notre ami de recevoir une lettre pour moi, s’il en venait une. J’y passai le soir ; point de lettre.
Je ne vous verrai point encore aujourd’hui, à moins que ce ne soit sur le soir. S’il faisait un temps bien orageux, bien pluvieux, bien noir, je me jetterais dans un fiacre, et j’arriverais. Puisse-t-il faire ce temps ! puissé-je voir mon amie ! Dites-moi pourquoi je vous trouve plus aimable de jour en jour. Ou me cachiez-vous une partie de vos qualités, ou ne les apercevais-je pas ? Je ne saurais vous rendre l’impression que vous fîtes sur moi pendant le petit moment que nous passâmes ensemble avant-hier. C’est, je crois, que vous m’aimez davantage. Voilà le billet que je reçois à l’instant du Baron, et voilà une lettre que je reçus hier pour Mlle Boileau. Présentez-lui mon respect ; et vous, ma Sophie, croyez-moi pour jamais tout ce que vous savez que je vous suis. Voilà aussi quelques papiers que vous désirez de voir.